Notre « cher » voisin, ce mutant caractériel, par Habib Demba Fall

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La vie est également une question d’idéologie sur fond de goût chromatique. Ça ne se discute pas, c’est connu. Cependant, l’allusion très foncée à une couleur peut être une faute de goût. Blanc, noir ou jaune, la pureté, depuis les temps immémoriaux, est sujet à des luttes de lignes dans la grande dialectique des perceptions. « Nuit noire » ou « colère noire », dit-on, pour décrire les tableaux sombres du temps qui passe ou les fluctuations de l’humeur. Couleur stigmatisante ? En faisant l’éloge de sa « Femme noire », Senghor a également fustigé la « mort blanche » en décrivant l’équipée morbide du nazisme sur le Vieux continent pendant que les tirailleurs sénégalais, preux chevaliers des Tropiques, défiaient le chaos sous la neige et la solitude. Loin de leur brousse indocile dans laquelle les confinaient certaines officines à préjugés.

Ces machines de propagande raciale y imaginaient des poulets à trois pattes et des huttes suspendues entre les branchages. Proches encore de la jungle du monde dit libre qui a construit sa révolution avec le métal, le sang et la sueur des indigènes bons à civiliser sur quatre siècles et toujours pas suffisamment « entrés dans l’histoire » selon le tonitruant conférencier de l’Ucad II, plastronnant presque les mains dans les poches face aux indignés éveillés sur le tard et sur leurs propres terres.
Encore sur la question des bases militaires, la sérénité et la tolérance légendaire des belles âmes désertent leurs bases pour se promener dans la fierté blessée des peuples d’ailleurs qui n’ont appris qu’à tirer ailleurs que dans le sens de l’Histoire. Pourtant, les spoliations sont allées au-delà des frontières de l’acceptable pour nier à la victime le drame de sa propre douleur. La ligne d’élégance s’appelle le politiquement correct, sorte de voie royale du (bon) sens de la mesure.
La France allemande ou l’Afrique française, nous sommes maintenant 8 milliards de voisins sur cette planète. 18 millions pour le Sénégal dont les anges, les âmes charitables, les besogneux, les fainéants, les gueux et les pervers. Certains, pour de probables « conquêtes » qui refusent de céder aux envies du bourreau, empruntent le tunnel noir du passage de vie à trépas. À Malika, a petite fille a refusé la cale du déshonneur à la suite de nos lointaines héroïnes à Nder ou dans les bateaux négriers. C’est un voisinage toxique pour des dégâts très significatifs. Il ne faut pas oublier la douleur de la victime. Je sais, la co- habitation entre la mémoire et la gomme est le pire destin pour le souvenir de la douleur. Le cauchemar de Malika nous rappelle la guerre des couleurs. Une « Nuit blanche » de sinistre mémoire, le jour du Nouvel An. « Nuit blanche  », pas la nuit fatale de Malika, pour un cynisme bon pour Mbeubeuss, la décharge toute proche. « Nuit noire » traumatisante à l’opposé des dé- flagrations des pétards dans une effusion d’al- légresse. Les temps changent. J’ai souvenance qu’il y avait toujours, pour quelques sous difficilement réunis, un groupe qui payait.

Cette fois- ci, celui qui a payé a fait payer à la morale publique un lourd tribut à la pudeur. Émoi et effroi sur ce début d’année. J’ai souvenance, jadis, des splendeurs d’une jeunesse qui festoyait avec modération autour de la théière dans laquelle se mijotait le lait si chaud enrichi au fromage et au sucre. Les aînés veillaient. Qu’il est loin, le temps où la communauté choyait ses enfants ! Non, pas d’angélisme à tout va ! Chaque époque a ses gueux et ses pervers, y compris les temps anciens. Là n’est pas le propos. Chaque époque a ses silences sur la douleur des coupables et le cynisme des bourreaux. Là n’est pas encore le problème. Le drame se trouve dans l’avancée terrifiante d’un désert sur les étendues naguères verdoyantes d’une certaine vertu collective qui neutralisait les sorties de route individuelles. Le voisin est un mutant caractériel qui se substitue à l’exemplarité de groupe, devenant un cas communautaire propageant le virus de la perversion et dont l’antidote s’appelle la méfiance. Comme l’explorateur d’Europe, il est très porté sur les terres et autres biens d’autrui, insultant sa mé- moire confisquée par les officines d’un révision- nisme à grand bruit et sans conscience. Les voi- sinages à problèmes, à 8 milliards ou à 18 millions, c’est kif-kif ! Il n’y a pas que les mentalités du voisinage international à décoloniser. Il faut bien se libérer des idées reçues sur un certain « Nouveau type de Sénégalais » ou simplement de voisin « pervers narcissique » !

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