Ces dernières semaines, c’était bien difficile de mobiliser le peuple du football sénégalais autour d’autre chose que les élections aux différentes instances de décisions. Notamment celle du weekend passé qui a consacré une alternance à la tête de la fédération. Augustin Senghor, le président en poste depuis 2009, n’a pu obtenir un cinquième mandat de quatre ans de rang. Lâché dans la dernière ligne droite par la plupart de ses collaborateurs et soutiens, il a tenu à aller jusqu’au bout. Mais malgré un baroud d’honneur et une offensive tous azimuts, l’ancien vice-président de la Confédération africaine de football (Caf) n’a même pas réussi à passer le premier tour.
La fin d’une ère marquée notamment par le tir groupé de 2022 – 2023 lorsque le Sénégal avait raflé cinq trophées continentaux : Can U17, Can U20, Chan, la grande Can et la Can de Beach Soccer ! Une performance unique en Afrique voire dans le monde. Sauf que depuis, à la notable exception du « football de sable », le Sénégal a perdu presque toutes ses couronnes. Celles remportées sur le grand pré, le foot à 11. Il ne coiffe plus que celle du Chan dont il commence d’ailleurs la défense à partir de demain, tout là-bas, en Tanzanie sur la Côte est du continent, face au Nigeria dans le Groupe D où il croisera aussi le Congo et le Soudan. Certainement aussi, le titre le plus difficile à conserver du fait du niveau de notre football local globalement en deçà de ce qui se fait de mieux en Afrique. Ce qui était déjà le cas en 2023 lors de la précédente édition en Algérie. Ce qui n’avait toutefois pas empêché les « Lions » locaux du coach Pape Thiaw de remporter la précédente édition de la compétition face aux « Fennecs ». On n’avait alors pas tort de parler de hold-up parfait. Or des coups fumants du genre sont par nature compliqués à réussir deux fois de suite.
Pourtant, telle est l’ambition de l’équipe actuellement managée par Souleymane Diallo. Mais qui s’en souciait ? Pas grand monde. En tout cas pas tous ces « responsables » et « dirigeants » comme obnubilés, ces temps-ci, par les postes à pourvoir à la Lsfp, à la Lfa et à la Fsf et (pour beaucoup) occupés à scruter la direction du vent pour mieux se muer en girouette dans l’espoir d’être récompensé pour leur (dé)loyauté. Rester fidèle ou tourner casaque ? Ce ne fut même pas un dilemme pour certains. Pendant ce temps, les « Lions » locaux attendent d’entrer en scène demain en Afrique de l’Est lors du premier Chan organisé par trois pays : Ouganda, Kenya et Tanzanie. Loin de toute cette agitation et des « cas de fraude » et de « la corruption » dénoncés par un candidat malheureux à la présidence de la Fsf. Presque oubliés ! Ils vont au moins pouvoir se concentrer sur l’essentiel : la défense de leur titre.
Pareil pour le nouveau président de la Fédération, Abdoulaye Fall. Porté par une large coalition, il a déboulonné Augustin Senghor en poste depuis 2009. Lui aussi semble conscient de l’ampleur de la tâche qui l’attend. De l’importance du match à gagner. « Tout est urgent », a-t-il déclaré juste après son élection. Alors, au boulot !