On a tendance à dire que les Sénégalais ont réfléchi à tout. Loin d’être une caricature, c’est une réalité que les journalistes découvrent tous les jours. Eux qui fréquentent les ateliers, séminaires organisés dans les hôtels de Dakar, Saly et parfois Toubab Dialaw. La semaine dernière, j’ai pu assister à deux rencontres sur la question des inondations au Sénégal. L’une était consacrée à une étude initiée par l’Agence de développement municipal (Adm), en partenariat avec la Direction de la protection civile (Dpc) et l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim). L’objectif étant de doter, dans les mois à venir, de plans de sauvegarde communaux les collectivités territoriales de Mbao, Jaxaay-Parcelles, Keur Massar Nord et Keur Massar Sud. Aussi, un système d’alerte précoce intégré va-t-il accompagner le dispositif afin d’apporter une réponse appropriée au phénomène d’inondation dans chacune de ces communes. Un groupe de cabinets a été sélectionné pour rendre ses conclusions dans les mois à venir.
L’autre rencontre, toujours sur le même sujet des inondations, était une restitution d’une étude sur la lutte contre ce phénomène dans des communes de Touba, Kaffrine, Kaolack, Tambacounda, Kédougou et les collectivités se situant près du Lac rose. L’avantage de cette étude est qu’elle a permis de faire le diagnostic du phénomène dans les différentes localités impactées, les pertes et dommages occasionnés avant que des solutions ne soient proposées. C’est ainsi qu’à Touba, les pertes causées par les inondations sont évaluées à 36 milliards de FCfa et le coût des travaux (canaux, bassins etc) à 93 milliards de FCfa. Pour les communes du Lac rose, les dommages sont de l’ordre de 6,9 milliards de FCfa et le coût de travaux estimé à 35 milliards de FCfa. L’étude a également donné les montants des pertes et des travaux à faire dans les autres communes.
On le voit bien, les réflexions ne manquent pas pour trouver des solutions aux problèmes de nos territoires. En dehors des inondations, devenues cycliques, d’autres sujets sont abordés quotidiennement pour améliorer le vécu de nos concitoyens. Souvent bien faites, chiffrées avec des échéances fixées à court et long terme, ces études sont de puissants outils d’aide à la décision.
Malheureusement l’ensemble de ces réflexions sont rarement suivies d’effet. Car dans l’exécution, les services de l’État tardent souvent à réagir et les collectivités territoriales n’ont jamais les reins solides pour engager certains marchés.
Ensuite, il y a lieu de coordonner les différentes interventions des services, afin d’aboutir à une gestion globale et non dispersée. Pour le cas des inondations, rien n’empêche à la Direction de la prévention et de la gestion des inondations de collaborer avec l’Adm afin de produire un document de référence sur la question. C’est la seule façon d’être efficace dans les interventions. Au cas contraire, on continuera à faire des études pour ensuite les ranger dans les tiroirs. À ce rythme, ce sont surtout les cabinets d’études qui tirent leur épingle du jeu. N’est-ce pas une manière de les enrichir…
maguette.ndong@lesoleil.sn


