En Mauritanie, les autorités municipales du Ksar (Nouakchott-Ouest) ont procédé, dimanche dernier, au lancement officiel des activités de la police environnementale. De source officielle, cette mesure vise à préserver le cadre environnemental et garantir la propreté des espaces et établissements publics.
Ce corps municipal, explique l’autorité, va, d’une part, lutter contre les infractions environnementales et appliquer la loi dans toute sa rigueur et, d’autre part, sensibiliser les citoyens sur la protection et la préservation de leur cadre de vie. En d’autres termes, cette structure vise à mettre fin aux occupations irrégulières de la voie publique, aux stationnements abusifs et garantir une propreté aux abords des écoles, des structures sanitaires, des marchés, etc. Il s’agit, pour l’autorité, de préserver le cadre de vie et la sécurité publique, d’assurer la fluidité du trafic et de restaurer l’ordre. Autre pays, initiative similaire. Au Bénin, le président de la République sortant, l’homme d’affaires Patrice Talon a géré le pays comme on gère une entreprise. En l’espace de deux mandats, il a réussi à faire de l’ancien Dahomey un pays où il fait bon vivre.
Zéro occupation sauvage, de nouvelles constructions, des espaces verts, des pistes cyclables et surtout des trottoirs libérés de l’occupation sauvage et désormais strictement réservés aux piétons. Un effort de plus, consenti par les autorités étatiques béninoises, sur le chemin menant vers l’émergence. Un trottoir occupé par des commerces, ce sont des piétons qui marchent sur la chaussée et des véhicules qui circulent au ralenti ; ce qui n’est pas sans conséquence sur la croissance économique. Tout au contraire ! Lorsque le Sénégal s’était lancé sur un projet d’autoroute à péage entre Dakar et sa banlieue, la Banque mondiale avait estimé, à l’époque, le manque à gagner annuel occasionné par les embouteillages à 100 milliards de FCfa. Une perte qu’on peut éviter avec un peu d’ordre et de discipline.
C’est justement tout le sens du combat du ministre-gouverneur du district autonome d’Abidjan, Dr Ibrahima Cissé Bacongo. La Côte d’Ivoire est la première puissance économique d’Afrique de l’Ouest francophone et sa capitale n’échappe pas à la règle. Le déguerpissement qui a été déclenché à la veille de la Coupe d’Afrique des Nations qui s’est tenue en terre ivoirienne s’est poursuivi. Monsieur Cissé dit directement être missionné par le président Alassane Dramane Ouattara pour « lutter contre le désordre urbain, l’insalubrité et assainir le district d’Abidjan ». Le district avait alors publié, à l’époque, une liste de 176 sites identifiés comme « zones à risques » et destinés à être « déguerpis » à court ou moyen terme. Parallèlement au travail du ministre-gouverneur, Abidjan s’est doté aussi d’une brigade de « lutte contre le désordre urbain », chargée de détruire les stands de commerce informel et de chasser les vendeurs ambulants et les mendiants. Un Cissé en cache un autre.
Ici au Sénégal, le nouveau ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Mouhamadou Bamba Cissé, s’est illustré, depuis son installation, dans les déguerpissements. En collaboration avec les mairies, il a notamment été à Colobane et Keur Massar. Sa politique, c’est ma conviction, doit être absolument soutenue. Les villes sénégalaises, en particulier la capitale, ne peuvent plus être dans le désordre éternel ; du reste économiquement handicapant. Dakar, qui doit accueillir l’année prochaine les Jeux olympiques de la jeunesse, doit non seulement assainir son cadre de vie, mais aussi et surtout se positionner en tant que métropole attractive et compétitive.
Cela n’est pas possible avec l’implantation anarchique des commerces, des mendiants et autres Sans domicile fixe sur nos trottoirs et les moindres espaces disponibles. C’est aussi une question de sécurité publique. Au Niger, l’autorité martiale a lancé une croisade contre les mendiants qui envahissent Niamey. Elle a récemment organisé, pour eux, un voyage retour. Dans leurs villages respectifs. Mieux, elle a décidé dorénavant d’envoyer tous ceux qui s’aventurent à revenir à la capitale dans les périmètres agricoles. Pour obligatoirement y travailler. Rendez-nous nos trottoirs !
aly.diouf@lesoleil.sn