S’il est établi que les différences biologiques et physiologiques entre les deux sexes ont induit un impact sur la répartition des tâches et des responsabilités dans nos sociétés, force est de reconnaître que des inégalités sociales plombent l’envol des nations. Quand les femmes, actrices incontournables du développement, ploient sous le poids des charges familiales, professionnelles et sociales, le tableau risque de s’assombrir.
Elles ont souvent tendance à endosser une lourde charge mentale dans un souci d’être à la hauteur des différentes attentes de la société. Elles sont sur tous les fronts pour assurer la bonne marche de la société, particulièrement de leur foyer. Elles s’oublient pour les autres et parfois ces efforts ne sont pas toujours visibilisés. Pour d’aucuns, elles n’ont pas à se plaindre, elles sont simplement dans leurs rôles au moment où l’homme doit demeurer le roi du fromage. Or, les mutations sociales doivent pouvoir générer des mutations des attentes. Dans un article « droits de la femme dans l’islam », l’auteur exhorte à s’interroger à fond sur les droits naturels affectés aux deux sexes. Mais c’est pour souligner que la religion musulmane, par exemple, exhorte à la tolérance et l’entre-aide entre les deux partenaires dans le ménage. Loin d’embrigader les femmes dans une prison dorée, elle les libère de toutes les chaines traditionnelles qui les empêchent de se mouvoir dans la sphère professionnelle.
Mais certains continuent à s’arcbouter à l’idée selon laquelle « le monde de la femme est différent du monde de l’homme, la structure et la nature de la femme sont différentes de celles de l’homme », du coup « beaucoup de droits, de devoirs et de sanctions attachés à l’un et à l’autre diffèrent ». Les égos masculins, qui ne veulent pas désenfler, évoquent des différences instinctives et naturelles pour faire porter aux femmes tout un fardeau. Ils préfèrent porter des œillères lorsqu’elles touchent le fond. En épluchant des articles de presse sur la toile, l’on se rend compte de cette triste réalité. Un article « penser à tout » : pourquoi la charge mentale des femmes n’est pas prête de s’alléger » met en exergue une réalité sociale touchant plusieurs femmes dans le monde. Il rappelle que le terme, charge mentale, présenté, par ailleurs, comme un mal féminin, décrit une situation dans laquelle les femmes sont « prises en étau entre le travail domestique et familial et la montée en puissance des exigences professionnelles ».
Des défenseurs de la cause féminine continuent à déplorer des répartitions inéquitables voire disproportionnées des responsabilités parentales et domestiques dans les foyers, lesquelles créent une lassitude chez les femmes. Elles évoquent, pour autant, des possibilités pour la gent féminine de s’offrir une bouffée d’oxygène.
La surcharge mentale est source potentielle de dépression selon des spécialistes de la santé mentale. Ce n’est pas fortuit également si les femmes frisent souvent le burnout, décrit selon l’Organisation mondiale de la Santé (Oms), comme un syndrome d’épuisement professionnel provoqué par un stress chronique prolongé, non régulé. Heureusement que certaines ont pris conscience de la nécessité de se créer un espace personnel, de se ressourcer durant les heures de prière ou dans la journée, de se mettre à l’écoute de leurs besoins pour ne pas s’effondrer face aux pressions sociales.
Si les hommes sont encore plus avantageux que les femmes, les spécialistes de la santé mentale saluent la résilience de celles-là qui puisent en elles des ressorts nécessaires pour tenir le cap. Toujours est-il que le sens de la complémentarité exige que chacun puisse contribuer au bien-être et au bonheur de l’autre pour instaurer une société juste et épanouie.
Si des auteurs soulignent que « la vie domestique est purement naturelle, que l’homme est né naturellement domestique (familial) », l’espoir est permis de voir des hommes à l’avant-garde du combat porté par les femmes…
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