Un AfroBasket en chasse un autre. « Abidjan 2025 » a vécu, vive « Luanda 2025 » ! Les filles ont bouclé leur championnat d’Afrique le dimanche 3 août avec un cinquième sacre consécutif historique des « D’Tigers » du Nigeria qui ont ainsi effacé le quatre à la suite des « Lionnes » du Sénégal (1974, 1977, 1979 et 1981), mais qui restent tout de même à 4 longueurs du record continental des Sénégalaises (7 contre 11). Après la capitale économique ivoirienne, la balle orange africaine va rebondir dans la capitale angolaise à partir de demain et jusqu’au 24 août courant. Cette fois, ce sont les garçons qui descendront sur les parquets. Et du lot des prétendants au sacre, figure forcément le Sénégal. Comme leurs sœurs, quelques jours avant eux, les « Lions » ont reçu, jeudi dernier, le drapeau national qu’ils iront défendre. Peut-être parce qu’ils n’ont plus remporté le titre africain depuis 1997 à domicile, contrairement aux filles qui couraient derrière le sacre depuis « seulement » 10 ans… Ou peut-être parce qu’on a retenu la leçon d’avant Abidjan et qu’il ne servait à rien de fanfaronner avant même le début de la compétition… Voire parce que les « autorités » sont (enfin) conscientes qu’une victoire finale, cela ne se décrète pas… En tout cas, cette fois, le discours mobilisateur a été bien nuancé.
La preuve qu’on peut galvaniser des sportifs sans forcément leur demander de décrocher la lune. Du « cette année, nous avons l’obligation de gagner » de Babacar Ndiaye, président de la Fsbb, on est passé au « Je ne vais pas vous demander de nous ramener la coupe et je n’ai pas besoin de vous le dire » de Khady Diène Gaye, la ministre en charge des Sports. En fait, elle a signé là un beau dunk sur la tête du coach qui lui aurait dit, il y a quelques mois, que « si l’équipe a une excellente préparation, rien ne pourra (l)’empêcher de remporter le trophée continental ».
Or, à l’instar de leurs sœurs, les « Lions » ont reconnu avoir eu « des conditions de préparation optimales ». Et, contrairement aux filles du coach américain Otis Hughler Jr, recalées alors qu’elles avaient bouclé leurs valises pour un stage aux États-Unis (ce qui ne les avait pas empêchées de clamer haut et fort leur ambition de retrouver le toit de l’Afrique), les protégés de Ngagne Desagana Diop ont pu respecter à la lettre leur programme de préparation. Avec stages et matches amicaux en France, en Italie et en Espagne à la clé. Ce qui n’en fera tout de même pas les favoris de cette compétition. Mais ce ne sera pas plus mal. Troisièmes lors des deux derniers AfroBasket (derrière la Tunisie et le Nigeria lors de l’édition de 2017 co-organisée par le Sénégal et la Tunisie et encore derrière la Tunisie et la Côte d’Ivoire en 2021 au Rwanda), les « Lions » ne peuvent que se présenter sous la tunique d’outsiders. Mais des outsiders ambitieux. « Faire montre de rigueur et de détermination, se comporter en vrais lions, sortir les griffes et rugir fort », comme les y a invités Yankhoba Diémé, le ministre des Transports et des Infrastructures, c’est tout ce qu’on attend et espère d’eux. Et à l’arrivée, on fera les comptes. Car, la balle est ronde et orange pour tout le monde.
Les Sud-Soudanaises qui, pour leur première participation à l’AfroBasket féminin, ont éjecté les « Lionnes » du podium continental l’ont encore prouvé à Abidjan. Et ce n’est pas aux « Lions » qui courent après le sacre depuis plus d’un quart de siècle qu’on va le rappeler…