Faire du Sénégal un hub sportif ! Tel était le vœu souvent répété d’un ancien ministre des Sports. Mais des actes posés pour qu’il en fût ainsi, il n’y en eut pas beaucoup. Au contraire, les infrastructures sportives existantes alors se détérioraient, périclitaient même sans que grand-chose ne fût réellement concrétisé. Ce qui ne signifie toutefois pas que des programmes de réhabilitation de l’existant ne fussent pas ficelés. Aujourd’hui, il semble que la lumière soit proche.
Le flambant remis à neuf stade L.S. Senghor a été réceptionné vendredi dernier, en attendant sa réouverture dans un avenir pas lointain… Devraient suivre Aline Sitoë Diatta de Ziguinchor, Ély Manel Fall de Diourbel et Lamine Guèye de Kaolack dans un vaste programme de réhabilitation d’infrastructures sportives nationales de la coopération chinoise. Avec Demba Diop et Iba Mar Diop au cœur de Dakar, actuellement en pleine cure de jouvence, dans la perspective des JOJ de l’année prochaine, sans oublier d’autres enceintes sportives à travers le pays (St-Louis, Thiès, etc.) qui attendent leur tour, le territoire national sera bientôt correctement maillé. Et suffisamment équipé pour prétendre abriter des compétitions sportives majeures du calibre de la Coupe d’Afrique des nations (Can) de football et des Jeux africains ou des Jeux de la Francophonie.
Mais, tout n’est pas de construire ou de réhabiliter. Le plus important, c’est de savoir entretenir. Et surtout ne pas dégrader volontairement, comme c’est malheureusement arrivé de la part de « supporters » déçus et mécontents du déroulement ou de l’issue d’une rencontre sportive. Dans le domaine de la santé, il est communément admis que « mieux vaut prévenir que guérir ». Pour le cas d’espèce, il faudra bien trouver un slogan du même tonneau pour inciter les sportifs et tous ceux qui pourraient être appelés à solliciter les infrastructures ainsi remises à neuf, à plus de responsabilité. Une « responsabilité collective » a fort opportunément déclaré la ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Mme Khady Diène Gaye, après avoir officiellement reçu les clés du stade L.S. Senghor des mains de la chargée d’affaires de l’ambassade de Chine au Sénégal.
Lorsqu’elle parle d’« obligation morale » de bien prendre soin de ces stades, elle en appelle au civisme ; et pas seulement des sportifs. Enceintes à l’origine presque exclusivement réservées aux joutes sportives, ces infrastructures sont, en effet, aujourd’hui, devenues, selon la formule de la ministre, de véritables « lieux d’expression de vie » où se déploient différents secteurs d’activités. D’où la grosse responsabilité de l’Office de gestion des infrastructures sportives (Ogis) dont le directeur général a été installé, il y a juste deux mois. À l’image de la Société nationale de réalisation et de gestion des stades (Sonarges) au Maroc, il est attendu pour être un acteur majeur de ce renouveau ou nouveau départ sportif annoncé. Et pour mettre toutes les commodités nécessaires à la disposition des joueurs, des spectateurs et de tous ceux qui fréquenteront les lieux. À charge ensuite pour tous ces utilisateurs d’être dignes des « joyaux » mis à leur disposition.