Il ne faut jamais cesser de le répéter. Des débats portant sur le communautarisme, les identités religieuses, ethniques, raciales…n’ont pas leur place au Sénégal. Tant le pays, à travers la parenté à plaisanterie, le mariage, une cohabitation saine, entre autres, a toujours réussi à gommer les particularismes, développer des fraternités fortes, au point de devenir dans le monde entier un exemple de cohabitation pacifique et de tolérance.
En effet, le Sénégal est reconnu comme l’un des pays les plus stables. Cette exemplarité est la résultante des efforts persistants des autorités politiques, religieuses, coutumières, des médias, de la société civile, pour favoriser la paix et la cohésion sociale dans le pays. Le pays a toujours su créer des plateformes d’échange d’idées et d’opinions sur des questions d’intérêt public. Ainsi, demeure-t-il, en Afrique et dans le monde, l’un des pays où les religions cohabitent, où la tolérance n’est pas un vain mot. Un héritage que nul n’a le droit de mettre en péril. Toutefois, il est superfétatoire de rappeler que cette cohésion sociale qui constitue l’un des socles sur lequel repose le Sénégal est en train, insidieusement, de se craqueler.
Les médias (qui tendent les micros ou invitent n’importe qui sur les plateaux et dans les studios), ainsi que les réseaux sociaux concourent à cet état de fait, de façon volontaire ou involontaire. Personne ne peut le nier. Comme le dit le président de la République, la montée du communautarismeet des discours de haine se propagent. La récurrence des attaques est donc aujourd’hui une réalité qui nous interpelle tous. Des facteurs apparents en cachent d’autres plus importants de type latent. Entre autres, les attaques contre la foi de compatriotes, la forte idéologisation ou instrumentalisation de la jeunesse à travers la presse ou les réseaux sociaux notamment, le mépris de l’autre.
Or, stipule la Constitution sénégalaise : « il leur est interdit de s’identifier à une race, à une ethnie, à un sexe, à une religion, à une secte, à une langue ou à une partie du territoire ». Si le législateur a pensé ainsi, c’est parce qu’il sait que ces facteurs sont le lit d’une déstabilisation et même de destruction d’un pays. Personne n’ignore ce qui se passe dans notre sous-région ouest-africaine. Certes, au Sénégal des voix s’élèvent souvent pour le dénoncer, mais rarement des mesures fortes ont été prises contre les acteurs. Il est donc louable que l’actuel chef de l’État Bassirou Diomaye Faye, comme ses prédécesseurs, le rappelle encore. Le président de la République se doit siffler la fin de la récréation. Les auteurs de ces actes, de quelque bord qu’ils soient, doivent être sévèrement sanctionnés afin de préserver le legs et surtout la paix, facteur principal de tout développement. Heureux qu’il s’y engage.