Les cadets du coach Papa Ibrahima Faye « PIF » savent maintenant ce qu’être champions d’Afrique implique comme contraintes et attentes, mais aussi comme responsabilités. Surtout dans leur catégorie des U17 où sur deux ans (la périodicité des Can), l’effectif change parfois à au moins 95%. Ce qui n’est pas forcément le cas chez les U20 et les U23.
Et ce qui n’est absolument pas le cas chez les A, où c’est souvent presque l’inverse. Qu’importe, on attend toujours du tenant du titre qu’il soit à la hauteur de son rang. Ce qui n’est donc pas évident pour les U17. Ce qui ne l’était pas pour leurs « grands frères » lors de la dernière Can en Côte d’Ivoire où ils avaient débarqué, en tant que tenants du titre, en qualité de grandissimes favoris. Un a priori favorable qu’ils avaient confirmé lors de la phase de groupes en remportant leurs trois matches. Les seuls à avoir réussi cette performance. Pourtant, le ressort s’était cassé dès les rencontres à élimination directe, avec une sortie de route aussi attendue que difficile à accepter face à une Côte d’Ivoire revenue d’enfer.
À El Jadida au Maroc, Ibrahima Sory Sow, le capitaine, et les « Lionceaux » ne sont pas partis sur les mêmes bases. Heureusement, sommes-nous tentés de dire puisqu’ainsi, ils ont toutes les bonnes raisons de rester focus sur leur sujet et de ne pas être grisés par les succès (péché de jeunesse, aurait-on pu dire…). En ouverture, leurs « cousins » gambiens leur avaient offert un bel aperçu de ce qui les attendait en terre chérifienne, en leur imposant un duel de tous les instants et sur tous les coins et recoins du terrain. Lors de leur deuxième sortie, leurs adversaires tunisiens doués techniquement et à la culture tactique nettement au-dessus de la moyenne pour des jeunes de leur âge, avaient presque refusé le jeu, leur imposant un bloc médian ou bas que les Sénégalais avaient grand mal à dynamiter. Cet après-midi, ce n’est pas parce qu’en face il y aura la Somalie d’ores et déjà éliminée du fait de ses deux revers face à la Tunisie (0 – 3) et contre la Gambie (1 – 5), que ce sera du gâteau.
Même hors de course pour l’étape suivante, une équipe nationale a toujours quelque chose à défendre : son honneur. Ce qui est le plus puissant des moteurs. Et quoi de mieux, pour les Somaliens, que de compliquer la tâche aux tenants du titre. Ce qui serait une manière pour eux de prendre date pour l’avenir. Mais, pour les « Lionceaux », l’avenir c’est maintenant et commence aujourd’hui. Rien ne leur sera donné. Tant mieux, puisque cela les obligera à se transcender. Ils ont en plus la responsabilité d’être les premiers de cordée, d’ouvrir le ban cette année, pour les U20 dans deux semaines et pour les A en décembre et janvier prochains. Et ils en sont conscients. Alors, Somaliens, tremblez ! Les « Lionceaux » arrivent !
Réanimer l’espoir de 1975 (Par Samboudian KAMARA)