AU FÉMININ

De l’audace à ne pas revendre (Par Matel BOCOUM)

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L’affaire des boulettes ou suppositoires, qui donnent du relief aux seins et aux fesses, a soulevé une vague d’indignation dans notre pays. Des jeunes dames ont cherché à fleurir leur jardin en semant les germes qui diminuent les espérances de vie de leurs cibles.

Elles ont usé d’un flair créatif pour briller au soleil. Elles ont ainsi donné raison à une croyance ancrée dans certains milieux d’affaires : l’imagination et l’audace sont plus importantes que la connaissance. Avec audace, elles ont su se vendre et vendre leurs produits qui offrent un large fessier et des seins rebondis. Ces jeunes entrepreneurs ont cultivé la confiance en soi, fait fi des conventions médicales et gagné la confiance de leur clientèle. Leur audace a été payante. Elles sont en phase avec une nouvelle tendance notée à Sénégal : vénérer l’apparence même si elle est artificielle. Leur arrestation fait pleurer dans les chaumières.

Comme toutes les stars des réseaux sociaux, elles étaient en passe de s’ériger en modèles de réussite. Il leur fallait de peu pour rejoindre le cercle de ceux qui exhibent sur le Net leur empire financier, leur capacité à mener une vie de patch et à faire bling-bling. Elles auraient bataillé ferme pour sortir des griffes d’un passé difficile. Aux yeux de certains, elles ont du mérite. Elles sont passées de « zéro à héros » pour reprendre une star de la musique sénégalaise. D’aucuns commencent à nourrir des craintes d’un orage judiciaire. Sous nos cieux, le pouvoir financier a l’avantage d’accorder une certaine prééminence sur les autres. Il offre une couronne invisible.

Quand on est prompt à faire preuve de largesses, à taper fort à l’œil, on existe forcément et on passe pour le meilleur des êtres. Une société très portée sur les détails, le matériel et le « m’as-tu-vu » fait également pousser des ailes. Les défauts sont vite érigés en vertu. Le seul hic, la nature étant très jalouse, la chute peut être fatale. À travers les témoignages poignants des victimes des boulettes et des familles endeuillées, l’on se rappelle que la beauté peut coûter cher. Surtout pour celles qui tiennent, coûte que coûte, à devenir des canons de beauté, appréciés et valorisés dans leur entourage ou à appâter les mâles, friands de bonne chair.

Ce n’est pas un péché, elles ne méritent pas le banc des accusés pour leur penchant à l’artificiel. Tout est question d’état d’esprit. « La femme est soucieuse naturellement de ses ornements, de sa beauté, des modes, alors que l’homme ne l’est pas, ou moins », souligne, dans son célèbre ouvrage « Les droits de la femme en islam », Ayatolah Mortadhâ Motahhary. Une autre enquête, menée par le Csa, met aussi en lumière « le rapport de la femme à la beauté ». Elle révèle que « loin des clichés sur la beauté, les femmes se font belles avant tout… pour elles-mêmes, pour avoir confiance en elles (50%) puis aussi de manière secondaire pour affirmer leur style, leur personnalité (26%) et seulement 16% pour plaire.

C’est une contrainte pour uniquement 7% d’entre elles », non sans révéler que les jeunes l’utilisent comme arme de séduction. Les hommes sont très portés sur le visuel au moment où les femmes ont toujours accordé une grande importance à l’esthétique. Ce n’est pas fortuit si les mots élégance et beauté sonnent féminin, si des pratiques ont été instituées, dans les sociétés traditionnelles, pour établir une différenciation sexuée entre hommes et femmes.

Le tatouage des lèvres et des gencives, le perçage des oreilles et la scarification ont jadis fait tache d’huile et renforcé la beauté de la femme. Les nostalgiques tirent du plaisir à rappeler l’authenticité qui prévalait à cette époque. Ils déplorent le culte de l’apparence artificielle, qui génère plus de dégâts que de bienfaits. Des scientifiques donnent souvent de belles leçons de vie : si la femme, otage de son amour pour l’homme, essaie souvent de multiplier les initiatives pour l’attirer et le retenir, l’homme est le plus souvent l’esclave de son désir. Il peut se révéler insatiable en dépit de tous les faux semblants…

matel.bocoum@lesoleil.sn

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