Les « Lions » étaient, samedi dernier à Benghazi en Libye, pour déloger les « Crocodiles du Nil » du Soudan de la première place du Groupe B des éliminatoires Zone Afrique de la Coupe du monde 2026 de foot. Deuxièmes du Groupe à leur départ de Dakar, jeudi, ils avaient appris le lendemain que la RD Congo les avait doublés à la suite de sa courte mais précieuse victoire (1 – 0) sur le Soudan du Sud.
Ce qui les mettait encore un peu plus dans l’obligation de s’imposer en territoire adverse (pour ne pas dire hostile). Mais l’Opération Commando qu’ils avaient annoncée a (presque) tourné court. Ils n’ont ramené « qu »’ un nul vierge. C’est dire que la première des six « finales » qu’ils sont censés disputer pour effectuer une remontée en apnée et décrocher le billet pour « États-Unis – Canada – Mexique » a été un échec relatif si l’on se fie à l’adage selon lequel « une finale, on ne la joue pas. On la gagne. » Des joueurs obligés d’aller chercher la victoire, on en a vu de plus déterminés et de plus tranchants que nos « Lions » samedi dernier. Un jeu ronronnant qui manquait trop de mouvement, d’innombrables balles arrêtées (surtout des corners) mal exploitées, des contre-attaques guère tranchantes et une certaine inefficacité lors des quelques occasions de but obtenues… C’était un peu trop pour espérer revenir avec les trois points de la victoire.
Même lorsque, dans le dernier quart d’heure, le coach Pape Thiaw a cherché à forcer le destin avec 4 joueurs à vocation offensive (Sadio Mané, Chérif Ndiaye, Assane Diao et Abdallah Sima), son équipe n’en était pas pour autant plus performante. La faute aussi à un adversaire particulièrement coriace, qui savait défendre intelligemment et répliquer fort à propos. D’ailleurs les « Lions » peuvent s’estimer heureux de n’avoir pas été croqués par des « Crocodiles » qui, il faut bien le reconnaitre, ne sont pas leaders du Groupe B par hasard. Ils s’étaient d’ailleurs imposés face à la RD Congo, l’autre « grand » du groupe ; ce que le Sénégal n’avait pas réussi à faire à domicile. Si bien qu’au terme des 5 premières journées consacrant le fin du parcours aller, le Sénégal est à une inattendue troisième place de sa poule (9 points), deux longueurs derrière le Soudan surprenant leader et à un point de la RD Congo.
Bien sûr que rien n’est perdu ; mais c’est mal engagé à mi-parcours. Les « finales » dont parlait le coach, c’est maintenant qu’elles commencent vraiment avec la phase retour. Et dès demain mardi, face au Togo. Tout autre résultat que la victoire entamerait sérieusement les chances des « Lions » d’enchainer avec une troisième coupe du monde de rang et une quatrième en comptant la toute première, en 2002, jusqu’ici inégalée en termes de performances. D’autant qu’après, en septembre, il va falloir se coltiner coup sur coup le Soudan à domicile (pourquoi pas au stade L.S Senghor qui aura entretemps été officiellement réceptionné ?) et la RD Congo chez elle, lors des 7e et 8e journées.
Le mach de ce mardi au stade Abdoulaye Wade de Diamniadio a dès lors un bon goût d’entrée, de mise en bouche, à déguster avec un fol appétit. En attendant le copieux plat de résistance de septembre, voire le dessert d’octobre contre le Soudan du Sud à Juba et la Mauritanie à Dakar. Après le mets indigeste servi samedi dernier, c’est le moins que l’on puisse attendre des coéquipiers de Koulibaly. Et l’on prie aussi pour que, dans le même temps, la RDC boive la tasse à Nouakchott face à la Mauritanie ; puisqu’on présume que le Soudan ne fera qu’une bouchée de son voisin, le Soudan du Sud. Comme quoi, le Sénégal a grillé peut-être son dernier joker face au Soudan. Et tel un funambule, le voici sur une corde raide au-dessus d’un vide abyssal et sans filet de sécurité. Gare alors au vertige !