D’après un document officiel, le gouvernement du Sénégal a revu à la hausse ses prévisions de service de la dette, estimées à environ 3 200 milliards de FCfa pour les trois prochaines années.
Mais que recouvre exactement cette notion souvent évoquée dans les débats budgétaires ? En termes simples, le service de la dette, c’est le paiement des intérêts, plus le remboursement de la dette qui arrive à échéance. Il comprend à la fois le capital. C’est-à-dire la somme empruntée et les intérêts, qui représentent le coût de l’emprunt. Comme pour un prêt bancaire classique, lorsqu’un pays emprunte, il doit restituer le montant initial majoré d’un taux d’intérêt convenu. Par exemple, si le Sénégal emprunte 100 milliards de FCfa à un taux d’intérêt de 5 %, il devra rembourser une partie du capital plus 5 milliards de FCfa d’intérêts cette année.
Le total de ces versements correspond au service de la dette. Cependant, le service de la dette ne doit pas être confondu avec la charge de la dette. Cette dernière ne prend en compte que les intérêts dus chaque année, alors que le service inclut le remboursement du capital et des intérêts. Il est important de préciser que le service de la dette élevé est souvent un signal de tension budgétaire. En effet, plus il augmente, plus il réduit les marges de manœuvre du gouvernement pour financer les secteurs prioritaires comme la santé, l’éducation ou les infrastructures. Rééchelonnement et dépendance aux devises Lorsqu’un État rencontre des difficultés à honorer ses paiements, il peut demander un rééchelonnement de la dette. Cela signifie que les échéances sont repoussées dans le temps, parfois assorties de nouvelles conditions négociées avec les créanciers. Autre enjeu : une partie de la dette peut être contractée en monnaie étrangère (dollars, euros, etc.).
Dans ce cas, le pays doit puiser dans sa réserve de change pour rembourser, ce qui le rend dépendant de l’évolution du taux de change et du niveau de ses devises disponibles. Selon les dernières données publiées, le service total de la dette du Sénégal pour 2026 est désormais estimé à 5 490 milliards de FCfa, soit une hausse de plus de 11 % par rapport aux prévisions de juin. Pour 2027, il atteindrait 4.410 milliards de FCfa, en progression d’un tiers, et 4.970 milliards en 2028, soit près de 50 % de plus que les estimations précédentes. Cette réévaluation interviendrait dans le contexte de l’affaire dite de la « dette cachée », révélant des engagements financiers jusque-là non comptabilisés. Pour ce qui est de l’encours de la dette.
Il correspond au stock total à rembourser. À ne pas confondre avec le service de la dette, l’encours de la dette correspond au montant global que l’État doit encore rembourser à une date donnée. C’est en quelque sorte le stock de dettes accumulé au fil des années. Prenons un exemple : si un pays a emprunté 1.000 milliards de FCfa et en a déjà remboursé 200 milliards, son encours de la dette s’élève à 800 milliards. Au Sénégal, l’encours de la dette publique de l’Administration centrale est évalué à 23.666,8 milliards de FCfa à fin décembre 2024, soit 119 % du Pib.
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