Prolongations

En ces années-là, et la folle surenchère d’aujourd’hui…

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«L’évènement du siècle. Deux géants pour un empire. » Que croyez-vous qu’annonce (ou plutôt, qu’annonçait) cette réclame ? Un combat royal de boxe avec pour enjeu une couronne mondiale ou un choc entre montagnes de muscles pour unifier le titre des lourds de deux grands championnats de Mma, le « nouveau tremplin pour les lutteurs sénégalais », ainsi que traité il y a pile une semaine dans ces colonnes. ?

Rien de tout cela. C’est bien de lutte, ce « sport bien de chez nous », qu’il était question. Et c’était au siècle dernier, il y a presque … 40 ans, pour vendre le face-à-face du lundi 8 avril 1985 entre Manga 2, « le Roi des arènes » d’alors et Double Less, proclamé pour l’occasion « le Seigneur des arènes ».

Quelqu’un a ressorti la vieille affiche, il y a quelques jours, replongeant les nostalgiques dans cette ambiance des arènes sénégalaises de ces années-là quand, quels que fussent les protagonistes, à la tombée de la nuit, le combat était bouclé et amateurs et acteurs avaient déjà regagné leur domicile. Ces années-là quand il n’y avait pas d’Open Press d’avant combat qui se prolongent plus que de raison et qui débouchent souvent sur des agressions contre de paisibles citoyens vaquant tranquillement à leurs occupations.

Ces années-là lorsque n’importe quel combat de lutte, si grand fût-il, n’entrainait pas le report de match de football (du fait de la possible insécurité à des kilomètres à la ronde), comme celui entre Gris Bordeaux et Zarco d’hier qui a contraint la Lsfp à différer sine die la tenue du pourtant très alléchant « choc de la banlieue » entre l’As Pikine et Guédiawaye Fc.

En ces années-là, le même après-midi, certains supporters se faisaient un plaisir de regarder tout ou partie d’un match de football avant de foncer à « l’arène » suivre un combat de lutte… Depuis ces années-là, il s’en est coulé des hectolitres de sueur, de lait caillé et de potions en tous genres dans l’aire de combat qui a migré du stade Iba Mar Diop où s’était déroulée cette affiche-là, à l’actuelle arène nationale en passant parfois par le stade Demba Diop et le stade L.S. Senghor.

En octobre 2000, l’arène s’était même transposée à l’Independence Stadium de Bakau, en Gambie, pour l’explication entre Mouhamed Ndao Tyson et Mor Fadam. C’est dire si la lutte a fait son chemin. Deux preuves parmi mille ? D’abord l’inflation de titres pompeux distribués à la volée au gré des combats. Ainsi Balla Gaye 2, fils de Double Less né plus d’un an et demi après le fameux affrontement de son père avec Manga 2 qui s’était soldé par un nul, a entretemps coiffé la couronne de « Roi des arènes » de 2012 à 2014 avant d’être sacré, en juillet dernier …

« Empereur des arènes » (au nom du père ?) après son succès face à Tapha Tine. On a même connu un « SAigneur (ou Boucher) des arènes » ; c’est tout dire. Ensuite l’argent qui coule à flots, entrainant une belle flambée des cachets des lutteurs. Aujourd’hui, ils se négocient par dizaines de millions de francs, loin des 200 000 francs accompagnés d’un fanion aux couleurs nationales qu’avait reçus en récompense en 1984 Manga 2 pour son titre de « Roi des Arènes », pourtant le seul officiellement reconnu par le Cng de lutte. Une folle surenchère en tous genres donc, au point qu’un promoteur de lutte ose réclamer le stade Abdoulaye Wade, le fleuron des infrastructures sportives nationales, pour y tenir je ne sais quel « combat du siècle ». Heureusement que le niet catégorique de la personne la mieux indiquée est venu refroidir les ardeurs du match-maker. Jusqu’à la prochaine saillie ?

Par B. Khalifa NDIAYE

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