La question du financement des Pme est préoccupante. Et cela dure depuis plusieurs années. Le nombre d’initiatives ayant vu le jour pour y apporter des réponses sont légion. Elles ont en commun de n’avoir pas encore réglé la question.
Aujourd’hui, on fait de plus en plus recours au financement participatif ou crowdfunding, un mode de financement alternatif permettant à un porteur de projet de collecter des fonds via une plateforme pour solliciter un grand nombre de contributeurs. Ceux-ci peuvent faire des dons, des prêts, des investissements afin d’obtenir une contrepartie matérielle ou symbolique. Ce système contourne les circuits financiers traditionnels et devient dans plusieurs pays un outil d’autonomisation économique, notamment pour les publics peu ou pas bancarisés. À côté du crowdfunding, il y a le Crowdlending comme son nom l’indique « Crowd » (foule en anglais) lending (qui prête) consiste en des opérations de prêt à des Pme souscrites par la foule. Laquelle peut également être accompagnée par des institutionnels tels que des banques ou des mutuelles, qui co-investissent sur certaines plateformes sélectionnées. Une fois le dispositif mis en place, des investisseurs prennent part au financement de chaque projet.
Il peut s’agir de contrats de prêts, d’émissions obligataires… N’étant pas dans la philanthropie, les investisseurs qui mettent leur argent dans une entreprise, prennent le soin de voir si l’entreprise offre une certaine lisibilité que ça soit dans le chiffre d’affaires, l’existence d’un historique, l’atteinte de la profitabilité…autant d’éléments qui permettent de voir si l’entreprise a les moyens de s’endetter et jusqu’à quel niveau. Ainsi, après avoir investi, le prêteur peut se faire rémunérer de plusieurs manières. Soit ils reçoivent un rendement régulier tous les mois ou tous les trois mois composé d’une partie du capital et des intérêts dont le taux est fixé à l’avance. Soit le capital et le versement des intérêts sont faits en une seule fois, à l’échéance du prêt. Cependant, il peut arriver que le projet tourne au fiasco.
Dans ce cas de figure, l’argent investi est remboursé. Au Sénégal, pour en revenir au Crowdfunding. Plusieurs types existent. On peut citer la tontine numérique. Elle fonctionne comme un système d’épargne tournante numérisé. Il y a aussi le modèle basé sur les royalties. L’approche permet à des porteurs de projets de lever des fonds sans dilution du capital. Il est particulièrement adapté aux projets rentables à court terme. Ces modèles ont l’avantage de s’ancrer dans des pratiques connues sur place, tout en offrant un encadrement moderne et un accès facilité à des ressources financières. La pléthore de mécanismes de financement remet ainsi à jour et avec acuité la question de l’accès aux financements. Comment accéder aux financements sans passer par des garanties prohibitives des banques ? Le secteur informel peut-il disposer de financements conséquents sans passer par les outils classiques ? oumar.fedior@lesoleil.sn