Sandaga, Kermel et marché Petersen de Dakar-Plateau, marché Ocass de Touba, marché NDoumbé Diop de Diourbel, marché central de Thiès, marché de Kaolack… La liste est longue et pas exhaustive.
De violents incendies ont ravagé ces grands lieux de commerce sénégalais, ces années. Le dernier drame en date est survenu dans la nuit de samedi au dimanche dans le périmètre du marché… Sandaga, au centre-ville de Dakar, où le feu a encore réduit en cendres un vieil immeuble abritant le business d’un jeune commerçant célèbre et vendeur de chaussures. Et tout laisse croire que c’est un défaut du circuit électrique qui est la cause du sinistre. Il revient alors le débat sur la modernisation de nos lieux de commerce. Car tous ces feux partis le plus souvent d’un court-circuit électrique mettent à nu la vétusté de ces marchés sénégalais souvent composés de vieux bâtiments datant de l’époque coloniale. En décembre 2015, le Pavillon Vert du Centre international du Commerce extérieur du Sénégal (Cices) avait pris feu et un violent incendie avait emporté les marchandises de centaines d’exposants venus de divers pays du monde pour la Foire internationale de Dakar (Fidak).
Un sinistre qui avait déplacé au Cices le Premier ministre d’alors, Mahammad Abdallah Dionne, accompagné de plusieurs ministres. Le chef du Gouvernement sénégalais avait alors émis l’idée d’une restructuration du Cices, construit il y a près de cinquante ans, pour le mettre aux normes. Et dans la même foulée, le Premier ministre avait fait part devant la presse de la décision du Chef de l’État de construire un nouveau Parc des expositions et des foires internationales dans la future ville de Diamniadio, sur une superficie de 20.000 m2. Ce nouveau Parc, avait-il dit, sera destiné à abriter « toutes les foires ainsi que les salons du Sénégal ». Une vision devenue réalité avec l’inauguration par l’ancien Président Macky Sall, en novembre 2018, du Centre des expositions de Diamniadio, vaste de 21.000 m² d’espaces d’exposition, de six halls d’exposition de 1.400 à 4.500 m². Nous écrivions alors dans les colonnes du « Soleil » en 2020, que ce bijou de Diamniadio, peu occupé et exploité depuis son inauguration, est à l’image de ce qui existe ailleurs en Afrique, comme le Parc des expositions Le Kram de Tunis, qui accueille toutes les foires d’envergure organisées en Tunisie, ou encore le Parc d’expositions Mohammed VI d’El Jadida, au Maroc, une infrastructure polyvalente destinée à abriter des salons, des foires, des manifestations artistiques, culturelles ou sportives d’envergure.
Et nous émettions l’idée de délocaliser la Foire internationale de Dakar, Fidak, dans ce Centre des expositions de Diamniadio, et donner ainsi à cette infrastructure toute neuve et moderne, sa véritable place et son rôle dans l’économie nationale. Un mouvement de la Fidak vers Diamniadio permettrait ainsi à l’État de transférer au Cices, sur la Vdn, toutes les activités commerciales autour du bâtiment principal de Sandaga, en reconstruction depuis quelques années. Le centre-ville de Dakar serait alors désengorgé de ses embouteillages monstres et du mouvement journalier de populations de la banlieue de la région dakaroise, de jeunes commerçants tabliers et marchands ambulants vers les marchés Sandaga, Petersen et Colobane.
Et suite à ce énième incendie survenu dans les excroissances de Sandaga, il est certainement temps que Dakar et le reste du pays soient dotés davantage de centres commerciaux, de halles modernes, avec des installations de notre époque, comme dans les malls visités à Istanbul, Doha, Casablanca ou encore à Dubaï, Shanghaï, des villes très courues par les grands commerçants africains et du monde. Ces dernières années, les Sénégalais se sont réjouis de l’érection de centres commerciaux par des privés sénégalais, comme Touba Sandaga, Sea Plazza, et l’arrivée de supermarchés français au Sénégal, dont Auchan, Carrefour, ainsi que d’autres hypermarchés, ouverts à Dakar et dans d’autres régions du pays. Une ouverture qui devrait fouetter l’imagination des commerçants nationaux et pousser l’État à davantage mettre nos marchés aux normes internationales… omar.diouf@lesoleil.sn
Réanimer l’espoir de 1975 (Par Samboudian KAMARA)