L’accès au logement. La question préoccupe depuis des décennies sans pour autant trouver une solution. Il stresse le travailleur et préoccupe les autorités étatiques. Malgré des programmes publics de logements sociaux ou encore des initiatives privées, l’équation persiste. En plus de l’accès au foncier, le financement reste une des préoccupations les plus pressantes. Et si le salut passait par le refinancement hypothécaire ? Il s’agit d’un emprunt basé sur la valeur nette de votre maison, c’est-à-dire sur la différence entre sa valeur actuelle et l’hypothèque qu’il vous reste à payer. En d’autres termes, celui qui décide de réhypothéquer sa propriété peut réemprunter jusqu’à 80 % de sa valeur estimée et disposer d’une nouvelle source de crédit pour financer ses projets. Il s’adresse à la fois aux particuliers ou aux professionnels, la seule condition étant d’être propriétaire d’au moins un bien immobilier. Le refinancement hypothécaire est aussi défini comme la possibilité d’utiliser la valeur nette (l’équité) de sa propriété pour emprunter une somme d’argent. L’équité ou la valeur nette, c’est la différence entre la valeur actuelle de la propriété et le solde qu’il reste à payer sur votre prêt hypothécaire.
Déjà disponible dans certains pays, le refinancement hypothécaire repose sur une Caisse de refinancement hypothécaire. Ici, les banques peuvent lui céder une partie de leurs prêts immobiliers. Ensuite, la caisse lève des fonds à long terme (15 à 25 ans) sur les marchés financiers grâce à la garantie de l’État. La caisse de refinancement peut refinancer les banques, qui peuvent alors accorder des crédits immobiliers de 15 à 25 ans. Le tout, sans mettre en danger la solidité du système bancaire. Ce mécanisme allège la pression sur les banques commerciales tout en sécurisant les emprunteurs. Bien que plein d’opportunités, le refinancement hypothécaire n’est pas sans risques. Par exemple, en cas de défaillance du client, l’établissement prêteur peut vendre le bien mis en hypothèque pour couvrir le remboursement de l’emprunt.
Conséquence : le client perd la propriété de son bien immobilier. À l’échelle régionale, l’Uemoa a mis en place, en 2010, la Caisse régionale de refinancement hypothécaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Crrh-Uemoa), afin de promouvoir l’accès à l’habitat décent dans les huit pays de l’Uemoa, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. Ici, malgré un travail salué dans la mise en place de ressources à long terme dont ont besoin les banques pour accorder des prêts hypothécaires, une difficulté persiste. C’est dans l’obtention des banques, de portefeuilles de prêts hypothécaires véritablement qualifiés comme tels, et non de prêts à la consommation détournés pour l’acquisition de logements. La principale difficulté étant la nécessité d’avoir des clients pouvant présenter des titres fonciers en hypothèque. Il faut aussi préciser que l’on parle de « réhypothéquer sa maison » ou « refinancer sa maison », les deux veulent dire la même chose. oumar.fedior@lesoleil.sn