Effet de serre, vous connaissez ? Selon les scientifiques, les gaz naturellement présents dans l’atmosphère (principalement la vapeur d’eau) retiennent une partie de la chaleur émise par notre planète. C’est ce processus d’absorption de la chaleur qui est communément appelé « effet de serre ». C’est un phénomène naturel bien utile à la vie sur Terre, car sans lui, poursuivent les scientifiques, la température à la surface de notre planète serait d’environ 30 °C, inférieure à ce qu’elle est aujourd’hui (+15 °C au lieu de -18 °C). Depuis Rio 1992, sans grand succès, ces scientifiques avertissement qu’elle est agressée. Et pourtant, nous vivons les catastrophes naturelles comme des inondations, des tsunamis, des perturbations des cycles.
Pas un endroit du globe n’échappe au changement climatique. Selon les scientifiques, les énergies fossiles (charbon, pétrole…) sont responsables du changement climatique. Le 7 février dernier, la chaine française France 24 livre une autre information angoissante : le nouveau record inquiétant de la banquise qui, victime d’une chaleur hors normes, a atteint le niveau minimum historique, c’est-à-dire le plus bas. Selon l’Observatoire européen de surveillance du climat, Copernicus, 2024 aura été l’année ayant dépassé 1,5 °C de réchauffement depuis l’ère pré-industrielle. Près du Pôle Nord, la température normale a atteint 11 °C au-dessus des normales des trois dernières décennies (1991-2020). D’après toujours Copernicus, février 2025 est le troisième mois le plus chaud jamais enregistré. L’effet est immédiat : la superficie de la banquise a été de 26 % moins étendue que sa moyenne saisonnière. À en croire les scientifiques de l’Observatoire européen, si la fonte des glaces de mer ne fait pas directement monter le niveau des océans à la différence de la disparition des glaciers, elle joue un rôle essentiel dans le maintien des températures sur la planète.
« La glace blanche réfléchit la lumière du soleil, en disparaissant, c’est l’océan qui l’absorbe et qui, de facto, se réchauffe ». Et l’Observatoire d’indexer l’activité humaine comme étant le principal responsable. « La combustion du combustible fossile est de loin le principal facteur contribuant au réchauffement de notre climat, l’augmentation des concentrations des gaz à effet de serre de l’atmosphère et tous les cycles naturels comme le cycle solaire », dit Samantha Burgess, directrice adjointe de Copernicus sur France 24. Les conséquences du changement climatique sont nombreuses et néfastes. Parmi celles-ci, l’augmentation incessante du nombre de réfugiés climatiques. Ils seraient au nombre de 32,6 millions en 2022 et l’Iep, un groupe de réflexion international, s’attend à ce que ce chiffre augmente. Il prévoit que 1,2 milliard de personnes pourraient être déplacées dans le monde d’ici 2050 en raison de l’augmentation des phénomènes extrêmes et des catastrophes naturelles. (Cf. SciencesPo Les Presses). Dans un rapport présenté le 12 novembre 2024, lors de la 29e conférence des Nations unies sur le climat et intitulé « Pas d’échappatoire : en première ligne face au changement climatique, aux conflits et aux déplacements forcés », le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Hcr) rappelle que la crise climatique touche toutes les zones du monde et toutes les populations.
Selon le document, « sur 123 millions de personnes déplacées de force dans le monde en juin 2024, 90 millions vivent actuellement dans des pays exposés à des impacts climatiques élevés ou extrêmes, ce qui rend leur situation d’autant plus précaire. (Cf. Le Monde.fr). En Afrique, malgré le faible taux d’émission de gaz à effet de serre, des inondations aggravées et sécheresses inédites liées au changement climatique n’épargnent aucune région. Le Maroc fait face à une série de sécheresses, poussant le Roi Mohamed VI à appeler les populations, le 26 février dernier, à s’abstenir de sacrifier le mouton à l’occasion de l’Aïd El-Kébir en raison d’une diminution du cheptel liée à la sécheresse qui sévit, pour la septième année consécutive, dans le pays. « Près de 7 millions de personnes ont été touchées par des inondations en Afrique occidentale et centrale en 2024. Ces catastrophes, qui ravagent habitations et récoltes, n’ont jamais été aussi nombreuses sur le continent ». (Cf. Le Monde.fr, oc. 2024). C’est dire qu’il faut impérativement une prise de conscience collective. Car, qu’on le veuille ou non, il y a urgence climatique. daouda.mane@lesoleil.sn