Trump est fort. Très fort même. Non pas qu’il est à la tête de la première puissance mondiale, mais parce qu’il ose. Au risque d’y laisser des plumes au nom de sa philosophie de redonner à l’Amérique sa gloire d’antan (Make America great again). Il innove, change, menace, lance des ultimatums. Sa dernière arme, des droits de douane agressifs plongeant de nombreuses bourses, lundi dernier, dans le rouge, avec des chutes vertigineuses. Au grand malheur ou bonheur des boursicoteurs.
C’est selon. Certains pays ne manquent pas d’initier des mesures de rétorsion en appliquant des mesures à l’endroit du géant américain. Les proches voisins, Canadiens et Mexicains, n’avaient pas hésité aux premières heures de retour de Trump à la Maison-Blanche de se braquer. La vieille Europe essaie de riposter même si elle semble blasée. Ce sont surtout les Chinois qui font face. Sans complexe. Trump, tel un ouragan, dévaste et déracine tout. Il n’y a que les droits de douane. Il y a une remise en question de l’engagement américain en faveur du monde, de l’humanitaire, de la santé. L’Organisation mondiale de la santé (Oms) a été l’une des premières institutions à souffrir des décisions du 47e président des États-Unis. Et de nombreux pays, organisations non-gouvernementales voient, aujourd’hui, des programmes spécifiques liés à la santé, nourriture… arrêtés.
La réduction de l’aide américaine signe-t-elle le début du renoncement du leadership du pays de l’Oncle Sam dans le monde ? Certains le pensent, mais Donald Trump justifie ses décisions par les intérêts nationaux des États-Unis. Une chose est certaine, la posture du président américain éloigne l’Amérique de son rôle de « gendarme du monde » ou de principal contributeur au développement mondial. L’aveu contenu dans le slogan, « Make America great again », découle du constat d’une perte de vitesse de l’Amérique de Trump et d’une montée en puissance d’autres pays qui lui tiennent la dragée haute. Des pays du Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud avec de
nombreux potentiels adhérents qui frappent à la porte) montrent, économiquement, la voie à suivre. Toutefois, la puissance militaire américaine reste intacte. Mais pour combien de temps ? Un pays comme la Chine fait des progrès scientifiques vertigineux. Et nous autres Africains dans tout ça ? Il est certain que la suspension de l’Usaid et les droits de douane auront de profondes conséquences dans de nombreux secteurs essentiels au développement. Mais malgré le choc, ces mesures doivent pousser les pays africains à redoubler d’efforts et à renforcer leurs capacités de financement. Ainsi, ils vont diversifier leurs partenaires et surtout miser sur le secteur privé africain. Il faut prendre la suspension de l’Usaid et les politiques commerciales protectionnistes de l’administration comme un mal pour un bien. Il y a toujours quelque chose de bon dans l’attitude du président américain. C’est une merveilleuse occasion pour le privé africain de mobiliser son potentiel pour jouer un rôle plus central dans le développement économique et social du continent. ibrahimakhalil.ndiaye@lesoleil.sn
Réanimer l’espoir de 1975 (Par Samboudian KAMARA)