Parricide, matricide, féminicide … Ces homicides intrafamiliaux et autres crimes sont devenus courant dans notre société. Et l’on se demande qu’est-ce qui pourrait bien motiver ces actes criminels, parfois barbares.
Que gagne-t-on à tuer sa mère, son père, une femme tout simplement parce qu’elle est femme ? Difficile d’y répondre en ce sens où il faut être dans la tête des tueurs pour comprendre ce qui les pousse à agir de la sorte. On nous a enseigné le mythe d’Œdipe, le roi qui fut frappé de la malédiction de tuer son père pour épouser sa mère. C’est de là qu’est venu le complexe d’Œdipe, qui survient généralement entre l’âge de 3 et 6 ans, et défini comme le désir inconscient d’entretenir un rapport amoureux et sexuel avec le parent du sexe opposé. Sauf que tous ces homicides qui défraient quotidiennement la chronique n’ont rien à voir avec ce concept théorisé par Sigmund Freud. Il y a quelques années, un jeune espagnol que les médias avaient surnommé le « cannibale de Ventas » avait tué sa mère à la suite d’une dispute.
Il l’avait étranglée. Sa barbarie l’avait poussé à découper, en morceaux, le corps de sa génitrice pour s’en nourrir, avant de stocker le reste dans plusieurs récipients en plastique dans l’appartement et dans le réfrigérateur. Abominable. À la barre, il avait laissé entendre que des voix lui parlaient et lui avaient demandé de tuer sa mère. D’autres monstres ont commis des atrocités qui méritent de figurer dans les annales. Récemment, chez nous, un étudiant qui souffrirait de troubles psychiques, a tué sa mère venue l’accompagner à Dakar pour son rendez-vous médical avec une bonbonne de gaz de 6 kg. Le hic est que ces criminels assument rarement l’horreur d’avoir tué leurs parents. Aujourd’hui, force est de reconnaitre que des stratégies de défense, parfois taillées sur mesure, s’offrent à un criminel qui a tué son parent. Sur conseil de son avocat, il plaide la folie, étant entendu que s’il est déclaré irresponsable, il échappe à la prison.
Comme le proclame le Code pénal, « il n’y a ni crime ni délit lorsque le délinquant est en état de démence au moment de l’action, des faits ». Donc, le criminel privé de discernement est exonéré de tout châtiment. Mais comme disent les experts en droit, il est difficile d’établir la frontière entre le territoire du mal et celui de la folie. Mais pour être déclaré irresponsable de ses actes, il faut être atteint d’un retard mental majeur, de psychose ou troubles graves du comportement entre autres et tous ces symptômes psychotiques doivent se manifester pendant plusieurs semaines, plusieurs mois avant le passage à l’acte. Soit, mais l’homicide exercé sur un individu, un être humain, est un péché majeur. Le Très-Haut le rappelle au verset 4 de la sourate An-Nisa’ (les femmes) : « Quiconque tue intentionnellement un croyant, Sa rétribution alors sera l’Enfer, pour y demeurer éternellement. Allah l’a frappé de Sa colère, l’a maudit et lui a préparé un énorme châtiment ».
Tuer sa mère, son père, son ascendant de manière générale, est la pire des abominations. Sans nos parents, la plupart d’entre nous ne serions pas là aujourd’hui. Pendant neuf longs mois, nos mères nous portent dans leurs ventres, nous mettent au monde, prennent soin de nous, nous couvent, nous éduquent, nous inculquent les bonnes manières, subviennent à nos besoins. Elles nous supportent dans toutes les épreuves de la vie. Elles sont heureuses quand nous réussissons, tristes quand nous échouons.
Pour tous ces sacrifices et attentions, nous devons les tenir en haute estime, les aimer, les chérir, les respecter. « Nous avons commandé à l’homme la bienfaisance envers ses père et mère ; sa mère l’a porté subissant pour lui peine sur peine : son sevrage a lieu à deux ans. Sois reconnaissant envers Moi ainsi qu’envers tes parents. Vers Moi est la destination », rappelle encore le Seigneur dans le verset 4 de la sourate Luqman. Le paradis se trouve sous les pieds de votre mère, a dit le Sceau des Prophète. Malheureusement, de nombreuses personnes ne traitent pas leurs parents comme ils le méritent. Notre obligation est de les honorer en leur témoignant l’amour et l’affection qui leur sont dus et non les mépriser et les tuer. C’est la seule voie pour notre salut et notre bonheur éternel. sambaoumar.fall@lesoleil.sn