Dans la mise en œuvre des «Pôles territoires», le ministère de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires, à travers l’Agence d’aménagement des territoires (Anat), tient, du 14 au 16 juillet, à Diamniadio, un atelier de prospective territoriale du pôle centre. Deux instruments sont au cœur des échanges : l’élaboration du schéma directeur d’aménagement et de développement territorial (Sdadt) et la cartographie règlementaire des usages, des projections et des risques.
Le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires, Moussa Bala Fofana, a présidé, hier, en présence de l’administration déconcentrée et décentralisée, le lancement de l’atelier de prospective territoriale du pôle centre (Fatick, Kaolack et Kaffrine). Selon lui, cette rencontre, qui s’étale sur trois jours, est bien plus qu’un atelier. «C’est le point de départ d’une œuvre collective de souveraineté territoriale, de justice sociale et de transformation», indique-t-il. Elle entre dans les directives des autorités de procéder à la mise en œuvre et à l’opérationnalisation de trois pôles-territoires, dont celui du centre qui regroupe les régions de Fatick, Kaolack et Kaffrine. Cet atelier de planification du développement économique territorial pour les 25 prochaines années vise, d’après la tutelle, à doter chaque pôle de deux instruments nécessaires pour la mise en œuvre de l’Agenda «Sénégal 2050». Il s’agit du Schéma directeur d’aménagement et de développement territorial (Sdadt), et de la cartographie règlementaire des usages, des projections et des risques. À travers ces deux instruments, a souligné M. le ministre, les autorités veulent transformer le désordre des projets isolés, en un territoire intelligemment orchestré. Moussa Bala Fofana a insisté sur l’importance de doter d’un schéma directeur, pour mener de façon efficace, efficiente, et avec plus d’impacts des politiques sur le plan territorial.
Le Sdadt, une boussole pour les pôles «Notre ambition est claire : transformer un potentiel latent en puissance réelle, faire du pôle centre un modèle de développement structuré, équilibré et endogène», décline-t-il. Il estime que cela passe par le Sdadt. Selon lui, cet outil vise à planifier de manière rationnelle, cohérente et lisible, à territorialiser les politiques publiques, à aligner des projets sectoriels sur une vision commune. «Le Schéma directeur d’aménagement et de développement territorial sera notre boussole pour les 25 prochaines années. Il définira quoi construire, où, pourquoi et comment», précise-t-il. Le ministre qui mise sur les principes de proximité, de réactivité et de subsidiarité, tient à ce premier instrument pour une meilleure exploitation des potentialités agricoles (production céréalière de mil, de maïs et de sésame), de ses ressources naturelles, de sa position stratégique (un carrefour) du pôle centre.
En effet, il souligne que dans ces régions, «l’attente a été trop longue en termes d’infrastructures, d’industries, etc.». Pour les perspectives, le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoire informe de la tenue prochaine des concertations pour le pôle de Dakar. De plus, Moussa Bala Fofana compte lancer une grande concertation de l’ensemble des ministères sur la territorialité. Un rendez-vous qui permettra à chaque ministère de connaitre son rôle dans chaque pôle. Après, les autorités vont lancer la loi sur les pôles-territoires.
Les acteurs territoriaux saluent une démarche inclusive
Les acteurs territoriaux du pôle Centre, dont le gouverneur de la région de Kaolack, Mouhamadou Moctar Watt, ont pris part à la rencontre visant à décliner les orientations dans les vingt-cinq prochaines années. Cela, dans le cadre du déploiement de l’Agenda 2050 dans les huit pôles-territoires. Pour le président de l’Association des maires du Sénégal (Ams), Omar Ba, la maîtrise de l’information territoriale demeure un élément de base pour une bonne planification. «On ne peut pas planifier, encore moins fixer des objectifs, sans une maîtrise de l’information», a-t-il exposé. À l’issue des travaux, il souhaite que les résultats produits soient amplifiés. Sur ce point, il a insisté sur le portage qu’il faudra améliorer à travers des associations. Le président de l’Union des associations des élus locaux (Uael), Bailo Diallo, a salué la dynamique inclusive adoptée par la tutelle, en impliquant les associations.
«Nous nous sommes sentis chez nous, dans le ministère que vous gérez. Vous nous avez impliqués et responsabilisés», a-t-il témoigné. Le président de l’Uael a noté que cet atelier de prospective territoriale est important, dans la mesure où il met en exergue les potentialités. Abdoulaye Wilane, représentant des présidents des Conseils départementaux, indique que cette rencontre de prospective constitue un départ nouveau, dans un pays qui a longtemps fait le choix de la décentralisation. Avec cet atelier, il s’est dit optimiste, estimant avoir eu plus de chance que ses devanciers. «Nous pouvons apprendre de leurs erreurs et de leurs manquements», a déclaré M. Wilane.