Un simple visuel, et beaucoup sont déjà en sueur, sans même avoir dansé. L’annonce d’une séance de sabar dans un célèbre lycée dakarois a déclenché une vague de réactions, révélant un malaise plus profond : celui des repères culturels dans l’espace éducatif.
Oui, le tambour réveille les esprits et parfois… endort les consciences. À Louga, les autorités académiques ont dû rappeler les règles, face à des démonstrations jugées inappropriées dans le cadre scolaire. Ce n’est pas la danse en elle-même qui est en cause ; le sabar est une expression vivante de notre patrimoine. Ce qui interroge, c’est son dévoiement, son usage hors contexte, et surtout, son importation dans des lieux où l’on devrait apprendre à penser, avant d’apprendre à performer.
Car l’école ne peut être le théâtre de toutes les expressions, au nom d’une culture mal comprise. Elle doit former, élever, transmettre.
Les traditionnelles journées culturelles devraient avant tout permettre de découvrir les savants, les bâtisseurs de notre souveraineté, les porteurs d’avenir.
Préserver notre culture, oui. Mais dans la dignité, l’intelligence et le respect de ce que représente l’école : un lieu d’apprentissage, pas de confusion. salla.gueye@lesoleil.sn