C’est dans la nuit du jeudi 14 au vendredi 15 août que les espoirs d’un traité international contraignant sur la pollution plastique se sont envolés à Genève. Après dix jours de négociations intenses, les 185 pays réunis n’ont pas réussi à s’entendre sur un texte
Le projet de texte, présenté par le président des négociations Luis Vayas Valdivieso, n’a pas réussi à faire consensus. L’opposition a été vive entre les pays dits « ambitieux » — dont la Suisse et l’Union européenne — qui réclamaient des mesures fortes, et les pays producteurs de pétrole, qui ont bloqué toute tentative d’introduire des objectifs de limitation de la production de plastique.
L’Union européenne avait déjà donné le ton en début de semaine, alertant sur le risque d’un accord « faible et figé », jugé inutile face à l’urgence de la situation. Le projet de texte final, qui laissait la limitation de la production à la discrétion des efforts nationaux sans caractère contraignant, a été qualifié de « mauvais traité » ou de « simple traité de gestion des déchets » par les ONG et plusieurs délégations.
Cet échec est d’autant plus préoccupant que la pollution plastique ne cesse de s’aggraver. Les experts estiment que les coûts annuels pour la santé liés à cette pollution s’élèvent à au moins 1 500 milliards de dollars. La production mondiale a explosé depuis les années 2000, et sans une action forte et coordonnée, elle pourrait tripler d’ici 2060.
Bien que le diplomate en charge des pourparlers ait prolongé les discussions in extremis, l’espoir d’un compromis semble s’être évanoui. Le représentant de la Norvège a résumé la situation avec un constat sans appel : « Nous n’aurons pas de traité sur la pollution plastique ici à Genève ». Cet échec diplomatique met en lumière les profondes divisions qui persistent au sein de la communauté internationale et jette une ombre sur la capacité des nations à s’unir pour relever les défis environnementaux les plus pressants.