Washington, ce 20 janvier, semble suspendue dans un entre-deux. Les drapeaux claquent dans un vent froid, des foules bigarrées envahissent les avenues.
L’investiture de Donald Trump, 47e président des États-Unis, dépasse l’ordinaire du rituel démocratique. Elle signe l’irruption d’un style inédit, dérangeant, décomplexé. Dans le Capitole, à l’abri du froid polaire qui règne dehors, la cérémonie a des airs de bascule. L’homme d’affaires, star de la télé-réalité, est entré dans l’histoire avec une assurance flamboyante. Son discours n’a pas cherché à amadouer. « L’Amérique d’abord ! », a-t-il proclamé, le visage fermé, résonnant comme une promesse autant qu’un avertissement.
Les partisans acclament cette figure hors norme, porteur d’un rêve teinté de colère. Les opposants, eux, observent, mi-inquiets, mi-sidérés. La bannière étoilée flotte, mais l’unité vacille. Entre ferveur et défiance, l’heure semble à la fracture. Washington et le monde retiennent leur souffle. Car, dans cette mise en scène grandiloquente, une question reste en suspens : ce vent de rupture, soufflera-t-il comme une tempête ou s’apaisera-t-il, modérant les élans d’un chef atypique ? La scène est posée. L’histoire, incertaine, s’écrit sous nos yeux.