Ne pas éprouver la moindre émotion face à ce qui se passe à Gaza, c’est incarner l’indifférence la plus froide.
Depuis bientôt deux ans, l’enclave palestinienne subit une entreprise d’épuration systématique, sous prétexte de traque des combattants du Hamas — dont on ne peut même plus citer un seul leader encore en vie. Et tout cela, dans un silence assourdissant.
Chaque nuit, Israël largue ses bombes meurtrières, sans relâche, sans retenue, sans aucun égard pour les civils. Et surtout, en refusant tout cessez-le-feu durable. Pourtant, dans la guerre contre l’Iran, il a suffi de douze jours pour qu’un cessez-le-feu soit instauré. Pourquoi ? Parce qu’en face, il y avait un adversaire capable de répliquer : des missiles balistiques s’abattaient sur Tel Aviv, Haïfa, Jérusalem… La menace était réelle, palpable.
Mais face aux Gazaouis, peuple sans État ni armée, Israël frappe sans crainte de riposte.
À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
Oui, on l’a vu avec l’Iran : quand la riposte est à la hauteur, la guerre ne dure pas. Trump lui-même a été contraint de siffler la fin des hostilités entre l’Iran et Israël. Pourquoi ? Parce que l’Iran est capable de répondre violemment, de frapper fort, et de tenir dans la durée. Les dirigeants israéliens savent que, malgré leurs discours, le nucléaire iranien n’a pas été anéanti et que la menace existentielle demeure. Pendant douze jours, la vie s’était figée dans l’État hébreu.
Ce même électrochoc — en l’absence d’une volonté réelle de Washington — pourrait mettre un terme à la tragédie de Gaza. Il suffirait que les États du Golfe, les pays du Proche-Orient, et au-delà l’ensemble du Sud global, menacent de rompre toute forme de coopération avec Israël : diplomatique, commerciale, touristique.
Pas besoin d’armes : une pression économique collective, crédible et coordonnée, suffirait à imposer un cessez-le-feu.
Et en vérité, où est la gloire d’Israël dans cette guerre ? Où est l’honneur à vaincre un peuple sans État, sans défense, affamé et éparpillé ?
Oui, la solution pour mettre fin au supplice des Gazaouis existe.
Elle est là. Mais elle n’intéresse personne.
Et pendant ce temps, Gaza meurt, lentement, dans l’oubli.
Gaza survivra le jour où l’humanité ouvrira enfin les yeux sur Netanyahu.