Il y a des soirs, dans le calme de mon bureau, où je repense aux journées passées dans les couloirs d’hôpitaux, aux discussions avec des patients venus de loin, aux défis constants auxquels nous faisons face.
Et souvent, une question lancinante revient : comment faire mieux ? Comment alléger les souffrances, rapprocher les soins, donner à chacun une chance égale face à la maladie ? Ces derniers temps, une idée, d’abord timide, a pris de l’ampleur dans mes réflexions : l’intelligence artificielle.
Ce terme, parfois froid et technique, recouvre en réalité une promesse étonnante pour notre quotidien, pour notre santé.
Imaginez un peu… des outils capables de nous alerter en douceur, de nous guider vers les bons gestes avant même que la maladie ne se déclare. C’est un peu comme avoir un ami bienveillant qui veille sur vous, discrètement.
Des exemples vivant sont là, à l’université de Saint-Louis, de jeunes chercheurs se penchent sur des algorithmes qui pourraient un jour prédire les risques cardiaques avec une précision étonnante. Pensez à ces vies épargnées, à ces familles préservées. Et puis, il y a cette autre facette, plus silencieuse mais tout aussi essentielle : la surveillance des épidémies. Des systèmes intelligents apprennent à déchiffrer les signaux, à anticiper une vague de fièvre avant qu’elle ne submerge nos communautés.
Dans un pays où la distance est souvent un obstacle à l’accès aux soins, cette capacité à anticiper, à réagir vite, est inestimable.
L’IA, ce n’est pas seulement des chiffres et des algorithmes. C’est aussi cette possibilité de parler à un conseiller médical virtuel dans sa propre langue, de suivre son parcours de soins grâce à un simple téléphone, même quand on vit loin de tout. C’est une médecine qui se déplace, qui s’adapte à nos vies, à nos réalités.
Bien sûr, je ne suis pas naïf. Il y a des défis à surmonter. Il faut que la technologie soit accessible à tous, que nos données soient protégées avec le plus grand soin, que les professionnels de santé s’approprient ces nouveaux outils avec confiance.
C’est un apprentissage mutuel, une aventure collective.
Mais au fond de moi, je crois que l’intelligence artificielle porte en elle une étincelle d’espoir pour notre système de santé. Elle a le potentiel de gommer certaines inégalités, de rendre nos services plus efficaces, plus humains. À nous d’écouter attentivement ce qu’elle murmure, de la guider avec sagesse, pour qu’elle devienne un véritable allié au service de la santé de chaque Sénégalais.
Docteur Amadou Ndiaye