L’accès à l’information et la protection des lanceurs d’alerte constituent les deux défis majeurs que notre pays se doit de relever. L’accès à l’information est un droit pour tout citoyen. Il est donc du devoir de chaque institution reconnue d’utilité publique de lui assurer cet accès.
L’information est une denrée publique au même titre que la denrée alimentaire que tout un chacun doit acquérir selon son désir. L’accès aux sources d’information est donc une nouvelle donne dans le renforcement des mécanismes de transparence et de bonne gouvernance et invite tous les citoyens à réformer et à réajuster leur démarche en vue d’assainir et de purifier le tissu relationnel entre tous les Sénégalais. La mise en place de la loi sur l’accès à l’information permettrait par conséquent de lever les équivoques et les conflits sur la nature et les sources d’information ainsi que leur mode et mécanisme d’exploitation.
Avec l’avènement du numérique et de l’intelligence artificielle, l’information devient une denrée plus sensible et son accès requiert une grande responsabilité. Ainsi, le pendant de la liberté d’accès à l’information suppose une responsabilité tant du point de vue de la démarche que du point de vue de la gestion de l’information. C’est dire l’importance capitale de la loi d’accès à l’information dans une citoyenneté active adossée à l’éthique de vérité et de responsabilité.
Les lanceurs d’alerte qui sont parmi les premiers utilisateurs de l’information doivent, sous ce rapport, se servir de cette éthique de vérité et de responsabilité pour jouer pleinement leur participation dans la société. Qu’il s’agisse de simples citoyens, de la société civile, d’agents assermentés, d’institutions de veille et d’alerte ou de tout autre acteur de la vie publique, ces lanceurs d’alerte seront d’une grande utilité dans la cadre de la transparence, de la bonne gouvernance et de la reddition des comptes. Leur présence dans l’espace public permettra de mieux huiler le jeu des acteurs et d’assainir l’espace public qui se doit de reconstituer son architecture.
Mamadou Kassé
Ancien Rédacteur en chef du journal Le Soleil