Il y a des moments dans l’histoire d’un peuple où l’épreuve devient l’étincelle du renouveau. La suspension de financements étrangers, notamment ceux décidés par l’administration Trump, sonne pour le Sénégal comme un électrochoc brutal mais nécessaire. Pendant des décennies, nous avons vécu sous perfusion, croyant que l’aide extérieure était une solution alors qu’elle n’était qu’un poison lent, un piège doré qui nous a maintenus dans la soumission et la précarité.
Mais aujourd’hui, l’illusion se dissipe. Nous sommes face à une vérité implacable : personne ne viendra nous sauver. Personne ne construira notre avenir à notre place. La dépendance nous a enfermés dans un cycle vicieux où nous empruntions pour rembourser des dettes, où nos ressources étaient pillées tandis que nous restions spectateurs de notre propre appauvrissement.
Le Premier ministre Ousmane Sonko l’a dit avec force : notre développement doit être endogène. Ce n’est plus une simple option, c’est un impératif vital. Il est temps de rompre avec cette fatalité économique qui nous condamne à tendre la main. Il est temps d’ouvrir les yeux sur nos propres richesses, sur notre potentiel inexploré. L’industrialisation n’est pas un rêve lointain, elle doit être une réalité immédiate. Nos ressources naturelles, notre jeunesse dynamique, notre intelligence collective sont les véritables leviers de notre prospérité.
Mais pour cela, il faut un changement radical. Il faut briser les chaînes de la corruption qui gangrène nos institutions. Il faut traquer l’évasion fiscale, bloquer les fuites de capitaux, récupérer chaque franc volé au peuple sénégalais. Chaque entreprise, chaque citoyen doit comprendre que l’intérêt national prime sur les intérêts personnels. Ce combat est celui de la dignité, de la souveraineté et de la justice.
L’histoire nous observe. Sommes-nous prêts à écrire un nouveau chapitre ? Un chapitre où le Sénégal ne sera plus un mendiant du monde, mais un bâtisseur de son propre destin ? Un chapitre où nous transformerons nos matières premières au lieu de les exporter brutes pour enrichir d’autres nations ?
La réponse ne viendra pas d’ailleurs. Elle est en nous. Le choix nous appartient : subir ou se relever.
Et cette fois, nous avons l’obligation de nous relever.
Dr Ismaila Diallo
Député, premier vice-président de l’Assemblée nationale