Les conclusions du rapport de la Cour des comptes sur la gestion des fonds COVID-19 au Sénégal révèlent une réalité choquante et moralement inacceptable : sur les 1000 milliards de francs CFA mobilisés, seulement 20 % ont été effectivement utilisés pour les soins et la prévention sanitaire. Le reste ? Un partage incestueux, un détournement organisé de ressources vitales en pleine crise sanitaire, au détriment de millions de Sénégalais.
Les faits sont graves : surfacturations massives, dépenses sans justificatifs, paiements en espèces suspects, détournements déguisés… Derrière ces pratiques, des mains bien identifiées : des fonctionnaires de la République, des prestataires complices, des responsables publics dévoyés.
Mais un fonctionnaire n’est pas un gestionnaire ordinaire : il est dépositaire de la confiance du peuple et garant de l’intérêt général. Il doit servir avec honneur, loyauté et intégrité. Détourner des fonds publics, c’est trahir cette mission sacrée. Il ne peut donc être question de clore ces affaires par de simples remboursements : ce serait un affront à la justice, à la République et à la mémoire des victimes de cette pandémie.
Nous exigeons des sanctions exemplaires. Il est temps que chaque centime volé entraîne une réponse pénale ferme, sans distinction de statut ni de lien politique. La tolérance zéro prônée par les nouvelles autorités doit être appliquée sans faiblesse. Elle mérite d’être soutenue avec force par tous ceux qui aspirent à un Sénégal juste, éthique et fort.
Par ailleurs, j’interpelle l’opposition dite « républicaine ». Face à un scandale aussi grave, elle se montre absente, silencieuse, ou pire : complice par ses priorités dérisoires. Il est indécent d’appeler à la libération de personnes sans valeur ajoutée pour la nation, tandis que les vrais débats — la justice, la responsabilité, la moralité publique — sont évités. Boycotter l’Assemblée nationale, c’est manquer de respect au peuple qui vous a élus. C’est fuir le combat. Nous avons besoin d’une opposition utile, courageuse, capable de formuler des propositions concrètes pour notre pays. Pas d’un théâtre de posture et d’agitation.
Enfin, au peuple sénégalais, j’adresse cet appel : ne cédez pas à la manipulation. Demeurez vigilants. Refusez les tentatives de diversion, les stratégies de victimisation et les discours creux qui visent à désorienter l’opinion. Le combat pour un Sénégal nouveau, fondé sur la justice et l’intégrité, est entre nos mains.
Ne laissons plus jamais passer l’inacceptable.
Abdoulaye DIENG – Entrepreneur