L’opinion publique est divisée. Nous parlons de la « conversation » publique dans ce Sénégal pour lequel nous nous engageons. Ce pays que nous plaçons, tous, au-dessus de tout. Nous n’apprécions que négativement que des querelles de borne-fontaine puissent tenir le dessus et constituer le sujet central des débats animant nos foyers. L’offre d’idées est en panne. Pittoresque panorama d’un nivellement par le bas…
Certaines émissions de télé ou en ligne finissent toujours par nous rattraper par des extraits qui reviennent sur nos fils d’actualité, dans les réseaux sociaux, sur nos écrans. Ce sont souvent des exergues de polémiques, des passages truculents d’une émission ou encore des invectives, des insultes… Autant de postures contre la construction nationale au détriment de la force des contributions, des apports aux avancées technologiques, du renforcement du lien social, des questions économiques, véritables enjeux du moment.
Nous aimons nous appesantir sur des futilités alors que l’urgence est ailleurs. L’urgence d’une émergence de l’Afrique qui passe par l’apprivoisement justement de l’outil scientifique à l’heure où des intelligences artificielles tiennent le monde en haleine. Débattons, polémiquons, discutons à bâtons rompus pour le progrès du Sénégal. Mais dans le respect mutuel et la considération. En ayant toujours à l’esprit que nous restons Sénégalais et que l’opposition politique ne saurait virer à l’inimitié.
Et que nos différences puissent être source d’enrichissements mutuels dans nos convictions et visions du monde. Nous avons peur pour ce beau pays tant la division semble nette, marquée et profonde. Du moins, c’est la profonde conviction qui nous habite en parcourant la toile.
Une fracture entre frères et sœurs dans un pays jusque-là épargné par les affres de la division, de l’ethnicisme, de la tribalisation. Un pays envié en raison de nos métissages et de notre vivre-ensemble. Alors pourquoi devrions-nous, au nom d’allégeances politiques, laisser s’envoler cette richesse qu’on ne saurait quantifier ? Ou encore au nom du suivisme de leaders politiques pas toujours éclairés dicter le tempo pour qu’on veuille toujours apporter la contradiction ou rabattre le caquet à nos adversaires politiques. Rappelons encore que ces derniers ne sont pas des ennemis. Ce sont nos frères qui nous permettent d’avancer par la luminosité de leurs points de vue. Il est très regrettable que même certains savants n’adoptent des positions et tiennent leur raisonnement qu’à l’aune de leur appartenance politique ou des subsides qu’ils espèrent de leur parti pris. Aussi, le Sénégal était, avant le pétrole et le gaz, connu pour la qualité de ses ressources humaines, fruit d’un enseignement de qualité depuis l’époque coloniale.
Le sabotage de l’école a malheureusement débuté avec les classes à double flux, les volontaires (qui ne le sont pas en réalité), les vacataires… L’absence de rigueur condamne à ce que tout le monde communique aujourd’hui en langue nationale wolof. Le système éducatif est encore pourtant bon et doit être repositionné et repensé même si certains de ceux qui n’ont pas pu le franchir le vilipendent et pointent du doigt ceux qui s’en sortent. Appelant à un autre système en vogue et vulgairement dénommé Lutte, musique et danse (Lmd). La vacuité du débat actuel est quelque part inhérente à la relégation de l’école, de la connaissance, de la réussite qui ne sont plus bien vues et donc à jeter aux orties. Refusons cela. Prônons la réconciliation et la qualité.
Que nos leaders, toutes obédiences confondues, amènent les différents démembrements à placer le Sénégal au cœur de nos débats et préoccupations. Abordons donc des thèmes qui nous orientent sur la meilleure posture à adopter pour ne plus répondre à des convocations de Donald Trump dans sa Maison-Blanche ou d’un quelconque autre pays qui décrète tout de go son sommet avec l’Afrique et convoquant ainsi des dirigeants du continent sur ses terres