Plus de 700 morts chaque année. C’est le lourd tribut que paie notre pays, aux accidents de la route, impliquant les camions, les autobus, les minicars, les 7 places, ainsi que de nombreux des deux-roues. Un drame national dont les causes sont bien identifiées, mais face auquel les réponses tardent à se concrétiser.
Parmi les principaux dysfonctionnements, la délivrance du permis de conduire occupe une place centrale. Les étapes réglementaires pour l’obtention du permis de conduire sont souvent ignorées ou mal appliquées
Il s’agit, de l’évaluation des connaissances du code de la route, de l’évaluation de la pratique de la conduite par les inspecteurs du permis de l’ensemble des catégories de permis de conduire.
Devons-nous accepter cette situation, la réponse est bien entendu NON pour les spécialistes que nous sommes. Au sein du MONCAP Diaspora Transports / Infrastructure, nous avons réfléchi et apporter des solutions idoines.
Trois groupes sont consternés, ceux qui disposent déjà du permis de conduire, Le second groupe est, ceux qui se préparent à constituer le dossier du permis de conduire, et le dernier groupe la population dont l’âge est compris entre 5 ans à 15 ans.
S’agissant du premier groupe, il est urgent de mettre en place des contraintes qui les obliges avoir un comportement responsable dans l’espace routier, une formation obligatoire pour les professionnelles, des stages de sensibilisation obligatoire, ou bien, repasser l’examen du code de la route pour les particuliers.
Pour le second groupe, il s’agira d’imposer de nouvelles règles, notamment l’apprentissage obligatoire du code de la route et des évaluations rigoureuses *(ETG, EPC, ETM).
Au préalable il faudra apporter des reformes majeurs, sur les méthodes d’évaluation du code de la route, de l’évaluation de la pratique de conduite.
Fort de mon expérience, je considère que ces réformes pourraient être mises en œuvre dans un délai de 3 à 5 mois.
*Epreuve théorique générale appelé aussi code de la route
* Epreuve de la pratique du permis de conduire
* Épreuve théorique générale motocyclette
Pour le dernier groupe, il s’agira d’appliquer le continuum éducatif de sécurité routière en fonction des cycles scolaire et dans les daaras.
Les reformes produirons aussi l’ensemble des référentiels éducation, les nouveaux métiers de la sécurité routière, le remplacement des moniteurs par des enseignants de la conduite et de la sécurité routier.
Une jeunesse nombreuse, à la fois exposée et porteuse de solutions
Avec plus de 13 millions de jeunes de moins de 35 ans, notre pays détient un réservoir de talents, mais aussi une catégorie particulièrement vulnérable aux accidents de la route.
– 7 millions ont moins de 15 ans
– 6 millions ont entre 15 et 34 ans
Ce sont justement ces 6 millions de jeunes qui sont en âge de se former, de passer le permis, d’intégrer le marché du travail et de devenir les principaux acteurs d’une nouvelle culture de sécurité routière.
L’agenda national de transformation Sénégal 2050, Un programme national pour éduquer, former et professionnaliser
Parmi les solutions proposées : L’ensemble des reformes doivent être contenu dans le programme national pour une éducation à la mobilité, PREMOB.
Ce programme produira aussi l’ensemble des référentiels éducation adaptés à chaque âge, les nouveaux métiers de la sécurité routière, le remplacement des moniteurs par des enseignants de la conduite et de la sécurité routier. Elle imposera aussi l’évolution obligatoire du métier inspecteur du permis de conduire pour devenir inspecteur du permis de conduire et de la sécurité routière, les auto-écoles deviendrons, des écoles de conduite, de rendre obligatoire l’accès a école de conduite ou centre de formation pour l’obtention du permis de conduire.
Parallèlement, un effort massif de création de métiers et de recrutement est à envisager dans ce secteur, notamment : des Inspecteurs du permis, des Enseignants de la conduite et de la sécurité routière (auto moto), des Formateurs de formateurs, des Préventeurs, des Contrôleurs techniques automobiles, des Techniciens en infrastructure, des Enquêteurs accidentologues, des Développeurs d’outils numériques entre Autres.
Pour mettre en marche, ce programme nécessairement, il faudra des instituts de formation ou des écoles supérieures pour accueillir ces parcours professionnels, avec un cadre inclusif et territorial.
Je conseillerai aussi, un désengagement progressif de l’État au profit de structures privées, encadrées par des normes publiques strictes, permettrait de libérer les capacités d’action du secteur.
Des milliers d’emplois à portée de main
Comme l’a souligné le Dr Amadou BA BABO, Directeur général du 3FPT, dans le journal Yoor Yoor du mardi 29 avril 2025, une analyse approfondie des chiffres publiés par l’ANSD permet de dégager un potentiel considérable d’emplois dans plusieurs domaines d’activité.
Dans le domaine de la sécurité routière, en mobilisant seulement 1 % des 7,2 millions de jeunes âgés de 15 ans et plus, il serait possible de créer rapidement 60 000 emplois. Avec un plan national ambitieux, ce chiffre pourrait atteindre 100 000, voire 130 000 postes, en intégrant les besoins nouveaux en formation, en contrôle et en prévention.
Qui fait quoi ? – Les métiers de la sécurité routière
Il parait très intéressant à mon avis de définir les métiers de la sécurité routière, de la prévention dont notre pays a besoin afin de reformer au plus vite ce domaine.
Inspecteur du permis de conduire
Évalue les compétences des candidats au Code de la route et à la conduite. Il garantit la régularité et l’équité des examens.
Enseignant de la conduite et de la sécurité routière
Sa mission est d’assurer la formation théorique et pratique des futurs conducteurs, faire des actions de sensibiliser à la sécurité routière, de participer à la prévention routière et de pouvoir intervenir en milieu scolaire, en entreprise ou lors de campagnes de sensibilisation.
Formateur
Il forme ceux qui vont enseigner, c’est-à-dire les enseignants de la conduite, Il intervient donc en amont de la chaîne pédagogique, avec un niveau d’expertise avancé.
Préventeur en entreprise ou collectivité
Met en œuvre des actions de prévention des risques liés aux déplacements professionnels ou urbains.
Agent de prévention (terrain)
Agit sur le terrain pour informer, distribuer du matériel pédagogique et intervenir lors d’événements ou de contrôles.
Chargé de mission sécurité routière
Coordonne des plans d’action à l’échelle locale ou nationale, collecte des données et propose des politiques publiques adaptées.
Enquêteur accidentologue
Analyse les causes d’accidents de la route et rédige des rapports pour améliorer les politiques de sécurité.
Technicien en infrastructures routières
Conçoit et améliore les routes, feux, signalisation et passages piétons pour fluidifier et sécuriser la circulation.
Contrôleur technique automobile
Vérifie l’état mécanique des véhicules pour prévenir les pannes dangereuses et garantir leur conformité.
Développeur / expert numérique
Crée des applications, simulateurs ou outils éducatifs numériques pour renforcer la prévention et la formation.
Auditeur / consultant en sécurité des transports
Évalue les pratiques d’une entreprise ou d’une collectivité et conseille sur les mesures à adopter pour plus de sécurité.
Les métiers d’intervention d’urgence liés aux accidents de la route
En complément des acteurs de prévention, les professionnels intervenant après un accident jouent un rôle crucial dans la réduction du nombre de décès et de séquelles graves. Ils méritent aussi une reconnaissance pleine dans la stratégie nationale de sécurité routière.
Métiers concernés
Médecin urgentiste
Intervient en cas d’accident grave pour stabiliser les blessés sur les lieux ou en milieu hospitalier. Il participe à la chaîne de survie et de soins immédiats.
Infirmier ou infirmière (SAMU)
Assure les premiers gestes médicaux sur place, accompagne le médecin urgentiste et veille au transport sécurisé du blessé.
Ambulancier / ambulancière
Transporte les victimes tout en assurant les premiers soins d’urgence. C’est un maillon essentiel du service pré-hospitalier.
Sapeur-pompier (secouriste routier)
Dégage les victimes coincées dans les véhicules, sécurise les lieux d’accident et fournit les premiers secours.
Coordonnateur de crise / opérateur de Platform urgence
Organise la réponse en urgence à partir des appels reçus, alerte les services compétents, oriente les interventions.
Psychologue de l’urgence
Prend en charge les victimes en état de choc, les témoins ou les proches après un accident grave.
L’interrogation qui saute à l’esprit, est comment répartir les emplois et assurer leur durabilité ? il est vrai que l’’État ne pas recruter à lui seul les dizaines de milliers de professionnels nécessaires à la sécurité routière. Par conséquent, il est crucial d’organiser une répartition intelligente entre le secteur public, le secteur privé, les ONG et le monde associatif.
Cette approche permet de créer un écosystème économique viable autour de la sécurité routière.
Mécanismes de création d’emploi
Il s’agira de développer la création de formations professionnelles certifiantes a l’instar de 3fpt avec stages en entreprises ou collectivités.
Etablir des Délégations de services publics à des structures privées encadrées (examens, sensibilisation, etc.).
Rendre effective et faciliter le financement de projets associatifs locaux via appels à projets nationaux.
En fin soutien à l’entrepreneuriat social : micro-crédit, incubateurs, accompagnement à la création de start-up.
Encourager aussi le Mécénat d’entreprise et partenariats public-privé pour pérenniser certains postes à mission sociale.
En conclusion
La sécurité routière n’est pas seulement une urgence : c’est aussi une chance de former, d’éduquer et de faire travailler des milliers de jeunes.
Guedje SENE
Spécialiste de la mobilité, de la sécurité routière, et de la prévention des risques
Moncap Diaspora/ France
guedje@gmail.com