Depuis le passage du Premier Ministre Ousmane SONKO à Milan dans l’objectif de présenter le Plan de Redressement Economique et Social (PRES) aux sénégalais de la diaspora, des langues se sont déliées ; chacune à sa façon cherchant à minimiser la portée populaire de l’évènement ou à pourfendre la pertinence de l’initiative de l’Etat du Sénégal qui envisage d’émettre des « Diaspora bonds » pour financer partiellement ses projets.
Il s’agit essentiellement d’opposants qui ne voient que du mal dans tout acte posé par Ousmane SONKO depuis sa nomination au poste de Premier Ministre du Sénégal. Les uns parlent de mobilisation de façade en voulant faire croire que le grand rassemblement lors de ce meeting ne traduit pas une adhésion réelle des participants mais qu’il est plutôt artificiellement créé à travers des avantages financiers et matériels (50 euros d’argent de poche par participant, transport gratuit, nourriture, etc.). Ils y vont même jusqu’à parler de présence par curiosité ou par opportunisme du fait que c’est le régime au pouvoir qui en est l’initiateur. En gros, ces derniers veulent faire croire que la forte mobilisation de Monza (Milan, Italie) sur invitation du PM Ousmane SONKO ne traduit pas un soutien populaire authentique de la diaspora sénégalaise.
En tant qu’observateur et acteur de la scène politique sénégalaise, présent en Europe depuis le mois d’août dernier, je ne pouvais manquer de faire un témoignage sur des faits et d’arguments qui réfutent totalement toutes les contre-vérités véhiculées par une partie de l’opposition.
1. Réponse spontanée de la diaspora à l’appel du PM Ousmane Sonko :
Les sénégalais de la diaspora établie en Europe et au-delà (Amérique, Afrique, Asie) se sont déplacés volontairement sans aucune contrepartie financière ou promesse malgré la forte chaleur qui règne ici actuellement, les longues distances (certains ont parcouru des milliers de kilomètres pour rallier l’Italie et Milan) et les coûts d’opportunités (privation de gains en cette période estivale), etc. Si on voit la ferveur qui régnait dans la salle avec les chances, les danses, les applaudissements spontanés il faut être vraiment être nihiliste pour tenter de remettre en cause cette ambiance teintée d’enthousiasme. Un fait marquant a été la pluralité et la diversité dans la foule. C’est la diaspora dans toutes ses composantes qui était là (jeunes, femmes, vieux tous dans une joie intense). La salle qui était prévue pour 4500 personnes et pleine comme un œuf et ne pouvait malheureusement pas contenir tout ce beau monde.
2. Argument logistique et organisationnel :
Une telle mobilisation n’aurait jamais pu être réaliser en si peu de temps sans une capacité réelle d’organisation et une base militante solide. Car même avec des moyens financiers colossaux il n’est pas possible de réaliser une telle performance. Et c’est vraiment manquer de respect à nos braves compatriotes de la diaspora que de dire qu’ils ont été payés pour faire le déplacement. Ils sont venus par avions, trains, bus, voitures personnelles, etc. Un exemple, pour les sénégalais de Torino, il fallait payer 22 euros pour avoir une place dans un bus.
De plus, pour s’alimenter aux alentours du stadium, il fallait débourser 10 euros pour un plat de thiébou djeun, 3 euros pour une canette de boisson, 1 euro pour une tasse de café Touba, 1 euro pour une bouteille d’eau (33 cl). Les écharpes, tee-shirt, casquettes étaient vendus par des sénégalais qui se sont bien frotté les mains. En effet, ils ont fait de très bonnes affaires car ont tous épuisé leurs stocks. Les hôtels à Monza et alentours affichaient pleins la veille de l’évènement. Juste pour dire que : « Affaire bi, c’est pas les marabouts, c’est DIEU ». Cerise sur le gâteau, aucun incident n’a été relevé durant l’évènement, une ambiance bon enfant a régné tout au long. Grâce à DIEU, tout s’est passé dans la paix et la joie.
3. Impact politique de l’évènement :
C’est vraisemblablement l’ampleur politique de l’évènement qui les a surpris. A travers leurs critiques, ils reconnaissent implicitement la force de mobilisation du PM Ousmane SONKO. Donc parler de mobilisation artificielle ou de façade n’est qu’une tentative vaine de minimiser le succès réel de l’évènement.
Ce témoignage d’un sénégalais émigré d’Allemagne suffit à lui seul comme réponse aux détracteurs du pouvoir et de Ousmane SONKO : ‘’Je suis venu de Stuttgart (Allemagne) au bord de mon véhicule personnel amenant avec moi quatre autres sénégalais. J’ai laissé une journée de travail qui vaut 3 à 5 fois plus que les 50 euros dont on nous accuse. J’ai payé tous les frais de voyage (carburant, péage autoroute, restauration) à l’aller comme au retour. Personne n’a reçu ou espérait recevoir quoi que ce soit. J’ai constaté que SONKO était dans un hôtel où les tarifs les plus élevés sont entre 600 et 900 euros la nuitée largement en dessous des tarifs des hôtels où logeaient d’anciens Premier Ministres qui nous coûtaient lors de leur mission en Europe 2000 à 3000 euros par nuitée, donc au moins trois fois plus chers’’.
Relativement à la perspective d’émission de « Diaspora bonds » par le Sénégal, des opposants agitent des risques et menaces pour les potentiels investisseurs sénégalais dans le seul but de contrer voire saboter cette initiative de haute portée patriotique. Ces détracteurs du régime ne connaissent-ils pas la place qu’occupent les transferts de fonds des migrants dans l’économie de nos pays. Ces flux financiers représentent la première source de devises pour le Sénégal devant l’aide internationale ou l’investissement direct étranger. La diaspora a transféré environ 2000 milliards de Fcfa en 2024, soit 10% environ du PIB national. Sous ce rapport, quel est le gouvernement qui ne s’intéresse pas à cette manne financière avec un si noble objectif d’en tirer le maximum de profit à travers une approche « gagnant-gagnant » ? Aujourd’hui, les opposants nous parlent de risque de change et de blanchiment de capitaux. Qui parmi eux s’est déjà intéressé à l’origine licite ou non de ces fonds ? Ignorent-ils les mécanismes existants de couverture des risques de change ? Pourquoi attendre aujourd’hui seulement pour évoquer des obstacles en voulant semer le doute dans l’opinion ?
Il est vrai que c’est n’est pas par faute d’essayer, car tous les régimes qui sont passés ont tenté de capter les flux financiers en provenance de la diaspora, mais ont tous lamentablement échoué malgré une multitude d’études, de séminaires, de voyages à l’étranger des autorités d’alors. Malheureusement, il leur manquait tous deux éléments essentiels : la vision, l’ingéniosité et la confiance de la diaspora, sans lesquelles rien ne pas se réaliser. Et c’est cela que le régime actuel a de plus grâce à la popularité et la crédibilité du PM Ousmane SONKO et du Président de la République Bassirou Diomaye FAYE. Heureusement d’ailleurs qu’ils sont en train d’utiliser cette opportunité pour faire bouger les lignes.
Revenant sur les « diaspora bonds », ce n’est rien d’autre qu’un instrument financier que des pays en développement utilisent pour mobiliser l’épargne de leurs ressortissants vivant à l’étranger pour la canaliser vers le financement de projets de développement. Ce qui a pour avantages, au-delà de l’amélioration de la liquidité de l’Etat, de financer des infrastructures et de réduire sensiblement la dépendance vis-à-vis des institutions de Bretton Wood et de l’aide étrangère. Il s’agit d’obligations qui peuvent être libellés pour le cas du Sénégal, soit en Euros ou en Dollars voire en FCFA pour rassurer davantage les souscripteurs. Dans tous les cas, les risques restent limités car l’Etat émetteur peut s’engager à couvrir l’ensemble des risques de change, le cas échéant. Il peut aussi faire appel aux mécanismes de couverture des risques de change existants sur les marchés financiers au plan international (hedging). Il est donc indéniable que cette initiative s’inscrit parfaitement dans la politique de souveraineté promue par les nouvelles autorités du pays depuis leur prise du pouvoir en avril 2024. Le Sénégal pourra en tout état de cause s’inspirer des succès et échecs à travers le monde (Inde, Israël, Ethiopie, Nigéria, etc.).
De tout ce qui précède, il me semble crucial que l’opposition revienne à la raison et sache que face à l’intérêt national, chaque citoyen doit faire preuve de dépassement, car le Sénégal doit être placé au-dessus de nos intérêts individuels ou claniques en toutes circonstances.
Vive le Sénégal !
Mamadou Lamine GUEYE,
Ingénieur Agronome, Expert en Finance Inclusive
Président Mvt. Askanwi Monu Soxal
Membre Conférence des leaders
Coalition Diomaye Président