Dakar, 2026. Une date qui marquera l’histoire, non seulement comme les premiers Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) sur le sol africain, mais comme un tournant historique pour la ville de Dakar, pour le Sénégal et pour tout le continent.
Dakar 2026. Cette année ne devra pas être une simple date dans le calendrier, mais un moment de renaissance urbaine, un moment de célébration collective, un moment de métamorphose par la jeunesse, le sport et la culture. Ces jeux sont plus qu’une grande compétition dans l’agenda sportif international : ils constituent une opportunité unique de réinventer notre capitale, de laisser une empreinte indélébile dans ses rues et paysages mais aussi dans l’âme et les souvenirs de ses habitants.
C’est pourquoi nous avons le privilège – le devoir impérieux – de transformer cet événement en un héritage palpable, poétique et durable. Pas seulement des infrastructures (somme toute, nécessaires), mais des rêves concrétisés. Pas seulement des médailles (quoique), mais de merveilleuses histoires partagées. Pas seulement des spectateurs, mais des acteurs inventifs et engagés pleinement pour le réenchantement de Dakar. C’est ça, l’héritage des JOJ 2026 !
Barcelone 1984 a été le prétexte à l’un des plus grands projets de rénovation urbaine du siècle passé. Londres 2012 a utilisé les Jeux pour moderniser ses transports (6,5 milliards d’euros d’investissements et 8.000 emplois). Rio 2016 a lancé 143 kms de transport en commun (3 lignes de bus BRT, un système de véhicules légers sur rail-VLT, la piétonnisation de nombreuses rues et une nouvelle ligne de métro). Paris 2024 a misé sur la valorisation du patrimoine architectural de l’une des premières destinations touristiques au monde et sur des infrastructures réversibles (ex : le Village Olympique converti en éco-quartier), etc.
Certes, la dernière ligne droite est déjà abordée et il n’est plus possible d’entreprendre certains travaux de grande envergure. Mais, c’est là qu’il s’agit d’être plus inventif encore.
Imaginons… 2026 gestes pour réenchanter Dakar
En effet, le rêve que nous proposons, à travers ce texte, est plus qu’une utopie mobilisatrice. Il est vivant et réalisable car les JOJ constituent un défi à l’imagination et à la créativité. Alors, imaginons un Dakar réenchanté, où chaque détail devient une graine de durabilité et une source de fierté collective. Symboliquement, nous pourrions avoir :
2026 arbres plantés, adoptés et baptisés.
Chaque arbre est un symbole de croissance et une promesse d’avenir. Un arbre parrainé par chaque jeune athlète lequel recevra son certificat d’adoption. Les écoles, les quartiers, les familles, les particuliers aussi parraineront ces arbres, leur donneront un nom et une histoire. Ainsi, une forêt urbaine disséminée dans la ville et qui grandira avec elle. Inspiration : Tokyo 2020, qui visait la neutralité carbone.
2026 poèmes, chants et messages inspirants
La jeunesse s’exprime. Sur les façades, dans les parcs, sur les trottoirs, sur les bancs publics, sur les lampadaires : des vers, des slogans, des éclats de rêve et messages fraternels seront accrochés ou écrits. Dakar – ville d’un président poète – se raconte à travers la voix de ses enfants et de ses poètes.
2026 fresques
De l’intime au monumental, du petit dessin d’écolier à l’œuvre gigantesque signée par un artiste de renom. Dakar, Saly et Diamniadio deviennent une galerie à ciel ouvert, où chaque mur raconte le sport, l’espoir, la jeunesse, la téranga, l’Afrique. Inspiration : les collaborations entre artistes locaux et internationaux, comme à Rio où les favelas étaient devenues des galeries à ciel ouvert. Et pourquoi pas une fresque de 2026 mètres de linéaire ? Par exemple, le long du mur du TER (cordon ombilical entre Dakar à Diamniadio) ? Cela en fera certainement la plus longue de monde, en tout cas, la championne d’Afrique. Quelle performance pour le marketing territorial ! Inspiration : le Mur du Patrimoine de Cotonou (presque 1 km de linéaire). Et pour accompagner le tout, les rames du TER, les bus du BRT et de Dakar Dem Dikk seront “habillés” (brandés) aux couleurs olympiques.
2026 panneaux de signalisation réinventés
Le mobilier urbain se pare de couleurs, de symboles olympiques et de messages inspirants. Une signalétique qui, par son design original, ne guide pas seulement vers les sites olympiques et lieux touristiques, mais qui émerveille et témoigne.
2026 objets d’art disséminés dans l’espace public
Des sculptures, des installations permanentes ou éphémères, physiques ou virtuelles (jeux de lumières) et des œuvres interactives, toutes estampillées “Dakar 2026”, etc. Chaque quartier reçoit sa part de magie. L’art devient accessible, quotidien, vivant. Inspiration : Sydney 2000 qui a mis en avant la culture aborigène.
2026 portraits d’athlètes et sportifs
Ces personnages connus et inconnus trôneront sur les places, dans les transports, sur les façades des bâtiments et sur les panneaux publicitaires. Des visages qui inspirent, des modèles pour la jeunesse. Des héros locaux aux champions africains ou internationaux rassemblés dans une ville devenue galerie géante et un panthéon vivant.
2026 événements sportifs et culturels labellisés “Dakar 2026”
Théâtre, danse, musique, performances artistiques diverses, tournois sportifs (du concours de pétanque aux matchs de beach volley), chaque semaine, un spectacle, une fête, une rencontre labellisée, dans tout le Sénégal. Le sport amateur et la culture populaire pulsent au rythme des JOJ 2026.
2026 élèves/étudiants ambassadeurs
Ils porteront (en plus de leurs pin’s, leurs médailles ou signes particuliers d’identification) les valeurs des Jeux dans leur école, leur famille, leur quartier, leur entreprise, leur restaurant, leur taxi, etc. Une génération formée, engagée, fière de porter une part du flambeau olympique.
2026 lumières nouvelles
Un plan lumière inventif, des architectures lumineuses pour sublimer les monuments, les ponts et les places. Dakar brillera comme jamais, symbole d’une Afrique rayonnante et dynamique. Inspiration : les installations lumineuses d’Albertville 1992.
2026 moments de partage
Des petits-déjeuners solidaires aux tournois de rue, des conférences publiques aux ateliers artistiques, des podiums pour jeunes artistes aux grandes scènes culturelles, la ville se transforme en un immense lieu de vie et de convivialité. Inspiration : la Téranga sénégalaise et l’hospitalité africaine.
2026 entreprises sponsors
Allant de la multinationale à la petite pâtisserie de quartier, du glacier à l’agence de banque, de l’artisan tailleur ou bijoutier de luxe, de l’auberge de jeunesse à l’hôtel de renom. Chaque sponsor pourra, fièrement, afficher sur sa façade ou ses infrastructures ce logo : “je soutiens Dakar 2026”.
Un héritage bien au-delà de 2026
2026 n’est pas qu’un nombre ou une suite de chiffres. Ce ne sont pas non plus des lucioles, mais des étincelles voire des étoiles. Chaque action, chaque projet, chaque geste contribue à tisser une nouvelle identité pour Dakar. Une ville où le sport et la culture ne sont pas des parenthèses, mais le cœur battant du quotidien.
Mais, au delà de Dakar, Diamniadio et Saly, chaque école, lycée ou université et toutes ĺes autres régions du Sénégal pourraient (devraient) organiser leurs propres jeux. Une belle occasion de renaissance pour l’UASSU (union des associations sportives scolaires et universitaires) ?
Dakar 2026 ne devra pas seulement être accueillie. Elle devra être vécue, respirée, incarnée… et gardée en souvenirs précieux
NOUS, décideurs politiques, sportifs, acteurs économiques, architectes, urbanistes, artistes et créateurs, nous “simples” citoyens et patriotes avons le pouvoir de faire de ces Jeux bien plus qu’un événement passager : le début d’une révolution douce et un enchantement collectif.
Et quand les derniers feux d’artifice s’éteindront, il restera une ville transformée, vibrante, fière. Une ville qui aura su saisir sa chance ; qui aura su écrire, collectivement, un des plus beaux chapitres de sa longue histoire.
À nous d’écrire cette histoire. L’Histoire.
PS : Évidemment, avant de se parer de ses prochains habits de lumière, Dakar devra être un peu plus propre et voire ses principaux boulevards, avenues et places désencombrés.
Par Oumar Ba
Urbaniste / Citoyen sénégalais
umaralfaaruuq@outlook.com



