Dans son message poignant, Pape Natango Mbaye (19 ans) revient avec émotion sur son parcours, ses doutes, ses efforts, mais surtout son courage. Il rend hommage à ses enseignants, à ses encadreurs et aux autorités scolaires de Gawane et de Ngane qui l’ont accompagné et soutenu à chaque étape.
Pape Natango Mbaye a décroché son baccalauréat en série S2 avec la mention « Bien ». Mais ce qui impressionne avant tout, c’est la manière dont il l’a fait : en écrivant toutes ses épreuves avec ses pieds. Pape Natango Mbaye, élève du lycée de Ngane à Kaolack, est privé de l’usage de ses bras depuis la naissance. Pourtant, il n’a jamais sollicité de traitement particulier ni d’aménagement. Il a choisi de se battre à armes égales. Et il a réussi.
« Au début, les écoles refusaient de l’inscrire à cause de son handicap », confie Alioune Marone, manager général de Jokoo. Pape a dû attendre neuf longues années avant que l’école primaire de Gawane accepte enfin de l’accueillir. Les premiers mois, il se contentait d’assister aux cours sans écrire. Mais quelques semaines plus tard, sur les encouragements de Madame Cissé, il commence à s’exercer : il apprend à écrire avec ses pieds.
Soutenu par l’association Jokoo à ce moment et appuyé financièrement par la Fondation Caritas Osnabrück, Pape poursuit son apprentissage avec détermination. Il finit par accomplir l’inimaginable : décrocher le baccalauréat, en se classant premier de son centre, le tout en écrivant du bout des orteils. « Ce n’est pas un calligraphe avec ses pieds, mais ses écritures sont claires et lisibles», précise Alioune Marone
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Au-delà de son exploit individuel, un message fort se dégage de son témoignage. Il appelle à un soutien renforcé des autorités publiques en faveur des élèves en situation de handicap, en particulier dans l’accès aux soins médicaux, la poursuite des études et l’aménagement de conditions adaptées. Une demande résonne avec force : permettre à chaque enfant, quelles que soient ses capacités physiques, de réussir dignement, dans un système éducatif réellement inclusif. « Je ne veux pas être une exception. Je veux que mon histoire devienne la norme pour tous les enfants handicapés du Sénégal. »,
Cette vidéo a été réalisée avec la facilitation d’Alioune Marone, manager général de Jokoo et point focal de la Fondation Caritas Osnabrück dans la zone Centre (Kaolack / Fatick).
Cheikh Gora DIOP et Moussa DIOP