La Maison de l’oralité et du patrimoine Kër Leyti, sise à Keur Massar, a accueilli, le 5 novembre 2025, deux députées françaises. Les échanges ont porté autour de la mémoire, de la reconnaissance historique et de la refondation des relations entre la France et l’Afrique. Amélia Lakrafi, élue des Français de l’étranger, et Sabrina Sebaihi, députée des Hauts-de-Seine, étaient accompagnées de François Joly, administrateur de l’Assemblée nationale, ainsi que de Djanamé Daubelcour et Brune Tavernier, représentantes de l’Ambassade de France.
Lors de cette rencontre avec l’équipe artistique et administrative de Kër Leyti, des sujets relevant de l’éducation et de la géopolitique culturelle ont aussi été abordés. Dr Massamba Guèye, fondateur de la Maison de l’oralité et du patrimoine Kër Leyti, a rappelé que « l’effacement mémoriel est à éviter », insistant sur la nécessité d’une reconnaissance des torts historiques et d’une valorisation de la diversité culturelle comme base d’une nouvelle relation entre la France, ancienne puissance coloniale, et les peuples africains.
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Pour lui, « venir écouter les Africains dans leurs espaces de vie et de travail » constitue une démarche salutaire et un signe d’ouverture vers un dialogue sincère. Les députées françaises ont prêté une oreille attentive aux différentes interventions et se sont dit sensibles à ces perspectives.
Les discussions ont également porté sur la restitution des biens culturels, la transmission de l’histoire dans les écoles et la nécessité de donner aux jeunes, en France comme au Sénégal, une lecture équilibrée du passé colonial et esclavagiste. Selon Dr Massamba Guèye, « les courtiers de la haine, rentiers de la séparation des peuples, ne seront désarmés que lorsque chaque peuple aura pleinement droit à la parole et quand chaque pays aura expié ses fautes historiques pour construire un monde meilleur ».
Maguette Guèye DIÉDHIOU

