Depuis l’avenue King Fahd, qui mène à la mosquée du prophète Mouhamad (paix et salut sur lui), le voyageur est submergé, en cette paisible nuit du mois de Rajab, par ce flot de lumière qui scintille partout et attire tel un aimant. La rue ne désemplit pas. À toute heure de la journée comme de la nuit, les fidèles convergent en groupes vers le Masjid Al Nabawi, qui repose sur une superficie de 400 000 mètres carrés.
Médine, la deuxième ville sainte de l’islam, lieu de refuge du prophète et de ses compagnons, les Émigrés, lorsqu’ils étaient persécutés à La Mecque, accueille ainsi les invités du ministère saoudien des Affaires religieuses. Une délégation composée d’une vingtaine de Sénégalais est choisie par l’ambassade d’Arabie Saoudite à Dakar pour effectuer la Oumra, le petit pèlerinage.
Le passage à Médine, durant trois jours, avant de mettre le cap sur La Mecque, est une occasion singulière qui offre au visiteur la chance de vivre une expérience spirituelle unique. Chaque étape est en soi un moment de recueillement et d’introspection, une invitation profonde et permanente à réfléchir sur le sens de la vie et notre rapport au divin.
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La visite du cimetière d’Ouhoud, où sont enterrés les martyrs ayant combattu aux côtés du prophète Mouhamad lors de cette bataille légendaire, nous interroge autant sur la fragilité de notre existence que sur la force des convictions lorsque l’on se bat pour une cause juste. Hamza Ibn Al Moutaleb, dont la tombe trône au milieu de cet espace quadrillé par des grilles, en est le symbole.
Par son courage inégalé et son dévouement sans limites, cet oncle du prophète Mouhamad, l’un des premiers à adhérer à la religion musulmane, est reconnu pour ses hauts faits d’armes, notamment lors des différentes guerres saintes, dont la bataille de Badr reste la plus illustre. La visite du cimetière, où reposent des guerriers de l’islam, nous rappelle la brièveté de l’existence.
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Le lendemain, après la visite de la mosquée de Quba, la première construite par le prophète Mouhamad, la délégation sénégalaise s’est rendue au Complexe Roi Fahd pour l’impression du Saint Coran. Avec sa capacité de production annuelle de 100 millions de copies du livre sacré, l’institution est également spécialisée dans la traduction et la distribution du Coran. Dans cet établissement, symbole de la préservation et de l’héritage islamique, la parole de Dieu est traduite en 76 langues avant d’être offerte gratuitement à travers le monde, dans les mosquées, les centres islamiques et lors des grands événements comme le Hajj.
Havre de plénitude
Médine, c’est aussi cette ville moderne qui n’a rien à envier aux grandes capitales occidentales en termes d’infrastructures de dernière génération.
Foi et opulence s’y côtoient en toute harmonie, démontrant clairement que les autorités saoudiennes ont su tirer pleinement profit de l’exploitation des hydrocarbures, transformant cette cité bénie du Hedjaz, dominée par les montagnes, en un havre de plénitude.
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Le Musée de la Biographie Prophétique et de la Civilisation Islamique témoigne de l’histoire fascinante de Médine à travers les âges et offre ainsi l’occasion au visiteur de découvrir l’évolution de cette ville où les Ansars, appelés les Auxiliaires, avaient généreusement offert asile au prophète et à ses compagnons.
Par Lamine NIANG à Médine