La facilitation du commerce est bien plus qu’une question technique et opérationnelle. C’est un levier fondamental de l’autonomie économique d’un pays. C’est ce qu’a soutenu lundi le Directeur général du Port autonome de Dakar (PAD), Waly Diouf Bodian, lors de la cérémonie d’ouverture du Forum national sur la facilitation du commerce.
La transformation du commerce mondial « n’est plus une perspective lointaine ». Elle est plutôt, selon le Directeur général du Port autonome de Dakar, Waly Diouf Bodian, une réalité qui s’impose à tous les États, à toutes les économies, à toutes les chaînes logistiques.
Au cœur de cette transformation, il estime que trois leviers majeurs sont devenus indissociables : la digitalisation, la performance logistique et l’innovation technologique.
« Le Port autonome de Dakar croit fermement que la facilitation du commerce est bien plus qu’une question technique et opérationnelle. C’est un levier fondamental de l’autonomie économique. Elle prépare notre pays à répondre aux exigences d’un marché continental de 1,3 milliard de consommateurs », a-t-il dit.
Dans cette perspective, poursuit M. Bodian, le rôle du Port autonome de Dakar ne se limite pas à ses activités maritimes et portuaires. « Nous nous positionnons comme un facilitateur de l’ensemble de la chaîne logistique nationale et sous-régionale, un catalyseur de la compétitivité économique du Sénégal », a-t-il dit.
La technologie, un accélérateur de la performance et de la fluidité des opérations
En réalité, depuis deux décennies, les échanges internationaux connaissent une révolution profonde. La technologie s’impose comme un accélérateur de performance et de la fluidité des opérations, est devenue un marqueur majeur de compétitivité.
Dans ce contexte, l’Afrique, à travers la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), s’engage résolument vers une intégration économique ambitieuse.
« Le Sénégal, quant à lui, a fait le choix de l’anticipation et de la modernisation portées par des réformes structurelles et une vision claire de son avenir à travers les plus hautes autorités de ce pays », a ajouté le Directeur général du Port de Dakar.
À travers la vision Sénégal 2050, rappelle-t-il, l’État place la transformation digitale au cœur de sa stratégie de développement, convaincue de son rôle moteur pour façonner l’avenir du pays.
Grâce au leadership de Gaïndé 2000, le Sénégal s’est positionné comme un référent régional
Grâce au leadership de Gaïndé 2000, le Sénégal s’est positionné comme un référent régional en matière de digitalisation des procédures douanières et commerciales. Ceci, à travers le budget unique dématérialisé du commerce extérieur communément appelé Orbus. Cette avancée a permis de simplifier les processus, de réduire considérablement les délais et de renforcer la transparence dans les opérations de commerce extérieur.
« Il convient de noter que l’heure n’est plus seulement à la dématérialisation, l’heure est à l’interconnexion des systèmes, à la traçabilité intégrale de bout en bout, à la cybersécurité renforcée et à la durabilité logistique », a-t-il indiqué.
A lire aussi : Transactions commerciales : ouverture du Forum national sur la facilitation du commerce
En tant que plateforme d’échange à la vocation sous-régionale, soutient Waly Diouf Bodian, le Port autonome de Dakar assume pleinement son rôle central dans la modernisation de l’écosystème du commerce, aux côtés de la Direction générale des douanes (DGD).
Ce partenariat stratégique PAD-DGD constitue l’un des piliers de la réussite du dispositif de facilitation du commerce au Sénégal. Il est aussi incarné par une « gouvernance collaborative exemplaire » à travers le cadre de concertation PAD-DGD. Qui, réunit régulièrement l’ensemble des acteurs portuaires autour des deux directeurs généraux de la douane et du Port de Dakar.
Collaborer avec les Douanes pour plus d’efficacité
« Ensemble, nous œuvrons pour une convergence optimale entre la plateforme portuaire et le dispositif douanier national, dans une logique d’efficacité et de service public, via la plateforme du guichet unique portuaire électronique, aussi appelée Orbus Infinity », a-t-il signalé.
Cet outil, conçu pour fluidifier les opérations, renforcer la transparence et améliorer l’expérience cliente, constitue un jalon important vers un espace portuaire totalement digitalisé. Le guichet unique représente bien plus qu’une simple plateforme numérique.
« Il incarne notre engagement à simplifier radicalement les procédures d’enlèvement des marchandises, à réduire le temps d’attente et les coûts de passage portuaires, à garantir une traçabilité concrète des opérations, à offrir une visibilité en temps réel à l’ensemble des acteurs de la chaîne logistique », a fait savoir M. Bodian.
Cette transformation digitale s’inscrit, selon lui, dans une vision très large qui vise à faire du port de Dakar « un port de nouvelle génération », aligné sur les meilleures pratiques internationales en matière de smart ports. Ceci, en inscrivant la transformation digitale au cœur de son plan de repositionnement 2025-2029.
Mariama DIEME

