Nichés au cœur des montagnes du Yunnan, les lacs Cibihu et Erhai illustrent une gestion exemplaire de l’eau alliant préservation écologique, tourisme et agriculture durable. Une expérience que le Sénégal observe de près, avec en ligne de mire des pistes de coopération.
Un peu plus loin, un autre lac, niché entre les montagnes, remplit la même fonction que les autres cours d’eau de la région : alimenter en eau de qualité le lac Erhai. Pour rejoindre le lac Cibihu, situé dans le même district d’Eryuan, il faut emprunter une route cernée de montagnes et bordée de champs de maïs, de riz, de tabac, etc.
Les berges du lac sont aménagées pour des sorties récréatives. Plusieurs familles y organisent des pique-niques et des séances de camping durant les vacances d’été. En moyenne, deux millions de touristes profitent chaque année de cette nature préservée. Outre le tourisme, l’agriculture s’est également développée.
L’usage d’engrais chimiques interdit
Dans le bassin du lac Erhai, l’usage d’engrais chimiques est interdit. M. Fong, chef du Bureau des affaires aquatiques du district d’Eryuan, nous conduit au ponton du lac Cibihu, d’une superficie de 8 km². Il explique que la principale fonction de cette étendue d’eau est d’alimenter en eau de qualité le grand lac Erhai.
Toutefois, le lac Cibihu joue aussi un rôle essentiel dans la prévention des inondations, en recueillant les eaux de ruissellement provenant des flancs montagneux. La gestion des lacs Cibihu et Erhai est citée en exemple dans le cadre du programme « Les lacs et rivières du bonheur ».
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Dans l’un de ses affluents, plusieurs variétés de plantes aquatiques, dont les lotus, forment un tapis naturel qui purifie les eaux avant qu’elles n’atteignent le lac Erhai. Le lac Cibihu est classé en catégorie 2 (eau potable après traitement léger). Pour en préserver la qualité, la pêche y est interdite depuis 2019. Un exemple de gestion durable des ressources hydrauliques dont pourrait s’inspirer le Sénégal.
D’ailleurs, l’équipe de la direction de la communication du ministère de la Communication, dirigée par Habibou Dia, a bien pris note lors de ce séjour afin d’en rendre compte aux autorités sénégalaises. Des possibilités de coopération sont étudiées des deux côtés.
De nos envoyés spéciaux en Chine Malick CISS et Oumar KANDE