BAKEL : À la suite des lâchers d’eau effectués au barrage de Manantali, dans le Mali voisin, cinq villages de la commune de Ballou, département de Bakel, se retrouvent sous les eaux. Il s’agit de Ballou, Yaféra, Aroundou, Golmy, Kounghany. « La situation est catastrophique. Ils ont envoyé plus de 3.000 mètres cubes d’eau. Tous les cinq villages de la commune sont dans l’eau », indique le maire de la commune de Ballou, Cheikh A. Camara. Plusieurs familles sinistrées ont été contraintes de quitter leurs habitations pour trouver refuge dans les écoles. Ces dernières sont pleines et des tentes sont construites pour abriter d’autres victimes, en prévision des lâchers annoncés les jours à venir.
Une situation qui vient perturber la préparation de la rentrée scolaire prévue dans quelques jours. Le slogan « Ubi téy, diang téy » – qui prône une reprise immédiate des cours dès le premier jour de rentrée – se trouve sérieusement compromis.
Selon les autorités administratives, l’ampleur des inondations a rendu nécessaire l’évacuation des populations. « La priorité a été de mettre les familles à l’abri, mais cela a un impact direct sur la disponibilité des salles de classe », confie un responsable local.
Du côté des acteurs de l’éducation, l’inquiétude est réelle. Les écoles transformées en abris provisoires ne pourront être fonctionnelles pendant la rentrée prévue le 6 octobre pour le personnel enseignant et le 8 octobre pour les élèves. « Contrairement aux autres enfants du Sénégal, les élèves de la commune de Ballou vont avoir un retard d’au moins 15 jours après la rentrée », regrette l’édile.
Les inondations ont également rendu inopérants les forages d’Aroundou et de Kounghany qui ne sont plus fonctionnels.
Chaque année, les lâchers d’eau du barrage de Manantali entraînent des conséquences en aval, particulièrement dans le département de Bakel, situé sur le fleuve Sénégal. Les habitants espèrent cette fois une prise en charge rapide afin de concilier la gestion de la catastrophe avec le droit des enfants à une éducation continue.
Pour soulager ses populations et les rendre plus résilientes face à ces phénomènes, le premier magistrat de la commune interpelle l’État. « J’appelle le gouvernement à aider financièrement les populations de Ballou, en leur dotant de matériels de construction d’immeubles en dur comme du fer, du ciment, du sable », conclut-il.
L’inquiétude à Yaféra
À Yafera, les eaux du Falémé ont commencé à déborder ce jeudi 02 octobre 2025 vers 8 heures du matin. Elles ont poursuivi leur montée dans la journée, jusqu’à ce vendredi. Les principaux axes du village sont totalement sous les eaux. Plusieurs personnes ont dû être évacuées de leurs maisons. Joint au téléphone, Khalil, un habitant de Yafera, raconte le cauchemar vécu.
« Le village a été totalement envahi. D’ailleurs ce vendredi, on n’a pas pu aller à la moquée. Actuellement les gens sont en train de déménager, d’autres sont obligés de s’installer sur leurs terrasses. Franchement c’est très inquiétant », avance-t-il d’abord, avant de poursuivre. « Selon les informations qu’on a reçues, ce sont les eaux du Falémé qui descendent actuellement »
Boubacar Agna CAMARA (Correspondant) et O.B.N