Victime lui-même des inondations, Cheikh Ndiaye Kamal est devenu pourtant célèbre en aidant les autres dont les maisons ont été envahies par les eaux à Touba. Aujourd’hui, cet habitant de Nguiranène est considéré comme un modèle d’engagement au service de sa communauté.
MBACKÉ – Dimanche 14 septembre 2025, les équipes de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas), ainsi que les sapeurs-pompiers ont été mobilisés pour retirer les eaux de pluie dans le secteur de Kawsara Fall à Touba. Parmi les intervenants Cheikh Ndiaye Kamal, un résident de Touba Nguiranène, qui, bien que n’étant pas membre de l’Onas ou de la municipalité, s’est affirmé comme une personne essentielle, dans la lutte contre les inondations, dans sa localité et ses alentours.
Cheikh Ndiaye est une figure bien connue ici, comme le souligne Serigne Moustapha Mbacké, le chef de quartier de Nguiranène. Ce dernier affirme que l’homme se fait toujours distinguer. «Cheikh Ndiaye Kamal est sur tous les fronts », assure Moustapha Mbacké.
L’évacuation des eaux de pluie est devenue, pour Cheikh Ndiaye, une grande préoccupation. Il reçoit des demandes de toute la ville sainte, de la part de citoyens en difficulté. Cela explique sa présence à Kawsara Fall, en compagnie du chef de quartier, Serigne Fallou Fall. Au fil des années, il a acquis une bonne connaissance des inondations à Touba. « Je l’ai vu dans les eaux à divers endroits, à n’importe quel moment. Il comprend mieux le problème que quiconque », déclare le chef de quartier.Dans son quotidien, Cheikh Ndiaye Kamal est une victime des inondations, mais il se préoccupe plus du sort des autres. Il y a cinq ans, il n’a pu passer le Grand Magal de Touba chez lui, en raison de la furie des eaux. « Je peux accéder au préfet, au gouverneur ou au ministre de l’assainissement, or les populations n’ont pas cette possibilité. Je suis donc un trait d’union entre les autorités et la population », explique-t-il.
Malgré la difficulté de la tâche, il reste déterminé à soutenir les populations dans ces moments difficiles. Il trouve un réconfort dans les encouragements de Serigne Mountakha Mbacké, khalife général des mourides, lors d’une audience ou les prières du porte-parole des mourides, Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre.
Les mains dans l’eau depuis 7 ans
Depuis sept ans, il travaille dans l’évacuation des eaux pluviales pendant l’hivernage. Au fil des années, il a entretenu de bonnes relations avec les ministres de l’Assainissement qui se sont succédé. Il précise que les nouvelles autorités ont même fait plus et loue la disponibilité du ministre Cheikh Tidiane Diéye, du directeur général de l’Onas et des élus comme le député Cheikh Thioro Mbacké.
Grâce à ses bonnes relations avec les autorités, il obtient des moyens logistiques qu’il met à la disposition des populations, pour le pompage des eaux pluviales à Nguiranène. Avec l’aide d’une équipe de jeunes, il est toujours à la tâche. « Je suis devenu leur point focal dans notre quartier. Les autorités administratives m’appellent pour obtenir des informations, en cas de problème », explique-t-il, précisant que cette posture est le fruit de sa constance dans ses actions pendant l’hivernage. Marié et âgé de 39 ans, Cheikh Ndiaye Kamal travaille dans l’achat et la vente de véhicules ainsi que dans l’immobilier. Cela lui permet de concilier son travail avec ses actions pour lutter contre les inondations. En plus de ses efforts pendant l’hivernage, il se met également au service des populations d’une autre manière. « J’organise des audiences foraines dans notre quartier pour aider les enfants qui n’ont pas d’extrait de naissance à l’avoir », déclare-t-il.Cheikh Ndiaye Kamal précise que ses actions dans la gestion des inondations ne sont pas rémunérées. Malgré les tentatives de lui faire lâcher prise, il reste déterminé. « Certaines personnes me disent que je ne peux rien faire contre les inondations, mais je suis déterminé à poursuivre mon engagement », dit-il.
Birane DIOP (Correspondant)