À l’occasion du Forum africain sur les systèmes alimentaires, la Banque mondiale a publié un rapport intitulé « Le développement: l’économie d’une planète vivable ». Le document indique que près de 80 % des habitants des pays à faible revenu sont exposés à une mauvaise qualité de l’air, à une eau insalubre et à des terres dégradées.
En marge du Forum africain sur les systèmes alimentaires, le Groupe de la Banque mondiale a présenté deux rapports. L’un d’eux est intitulé «Le développement : l’économie d’une planète vivable». La publication a été présentée par Lorenzo Carrera, spécialiste principal en gestion des risques de catastrophes à la Banque mondiale. L’un des enseignements majeurs du rapport est que près de 80 % des habitants des pays à faible revenu sont exposés à une mauvaise qualité de l’air, à une eau insalubre et à des terres dégradées. Les risques environnementaux majeurs sont la dégradation des terres, des niveaux dangereux de pollution atmosphérique et le stress hydrique.
En revanche, le document précise que seulement 1 % des habitants des pays à revenu élevé sont exposés à ces trois risques environnementaux. Les impacts de cette situation pourraient être une baisse des productions et un ralentissement du rythme de développement. Pour Keta Baldé, ministre de l’Agriculture et du Développement rural de la Guinée-Bissau, l’augmentation des productions pour différentes spéculations permettrait plus de résilience. « L’une des difficultés en Guinée-Bissau est la production du riz. C’est l’un des défis à relever et nous avons des problèmes de financement, car les banques ne veulent pas prendre de risques », déplore le ministre.
Aujourd’hui, il pense que les pays doivent mobiliser les moyens financiers nécessaires afin de favoriser la mécanisation de l’agriculture, qui est la clé de notre développement agricole. « Nous importons 150 000 tonnes de riz chaque année. Nous sommes aussi confrontés au changement climatique. L’autre défi est l’exploitation des ressources marines et côtières. Nous produisons principalement la noix de cajou, mais nous ressentons la nécessité de diversifier nos cultures. Donc il nous faut davantage de partenariats et de financements », a dit le ministre Keta Baldé.
De son côté, Mariama Ciré Diallo, ministre de l’Agriculture de la République de Guinée, estime que la situation est alarmante pour les pays sous-développés. «Le constat du rapport est alarmant avec 80 % des terres dégradées. Il y a une baisse des productions par rapport aux autres régions. La priorité est d’investir massivement et rapidement dans la gestion des terres, notamment par l’irrigation intelligente et l’agroforesterie », prône-t-elle. À côté, il faut aussi exploiter davantage la recherche et la digitalisation afin de produire des semences adaptées.
Pour Olivier Buyoya, directeur régional de la Sfi pour l’Afrique de l’Ouest, face à cette situation, la réussite du secteur agricole passera par une meilleure intégration des petits producteurs dans les chaînes de valeur agricoles, mais également par une disponibilité accrue des financements. « Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, l’a dit : seuls 10 % des financements bancaires sont destinés à l’agriculture. La grande majorité des producteurs sont donc exclus du circuit formel. Il faut donc trouver des moyens innovants pour financer les petits producteurs et les intégrer dans les chaînes de valeur », recommande Olivier Buyoya.