Le département de Podor (nord) mise sur l’écotourisme, présenté comme une alternative durable, mais aussi économiquement viable. A travers le projet “Maadi Bakkeere Fuuta” ( briques de terre comprimée), 47 jeunes ont été formés dans les métiers de l’éco-construction.
Porté par l’ONG Le Partenariat, en collaboration avec le Conseil départemental de Podor, un projet dénommé “Maadi Bakkeere Fuuta” (briques de terre comprimée) avait été lancé il y a un an. Après plusieurs mois d’échanges, d’études et de formations, un atelier de clôture a été organisé hier pour tirer les conclusions. Cette rencontre organisée au centre Guèlaye Ndiaye a rassemblé des formateurs du projet, les artisans et techniciens du bâtiment, des chefs d’établissement, des représentants de collectivités territoriales et des services de l’État. « Ce projet vise à renforcer les capacités des acteurs locaux en matière d’éco-construction et à établir un dialogue fructueux entre les établissements de formation professionnelle, les entreprises et les collectivités territoriales« , a déclaré Sébastien Meunte Gomis, chargé du suivi et évaluation à l’ONG Le Partenariat.
Financé par LuxDev à travers le dispositif VET-Toolbox 2, “Maadi Bakkere Fuuta” s’est fixé comme objectif de promouvoir l’éco-construction dans le département de Podor. Ainsi, pour ce projet pilote, cinq (5) centres de formation professionnelle ont été équipés et accompagnés. Ils ont eu pour mission d’initier des jeunes à la construction en briques de terre comprimée (BTC). Il s’agit d’une technique à la fois écologique, économique, mais surtout adaptée aux réalités climatiques de cette partie du Sénégal.
Au total, 47 jeunes issus du département ont été formés dans les métiers de l’éco-construction. Il s’agit essentiellement de briquetiers, de maçons, de plombiers ou encore d’électriciens. Pour pérenniser le projet, dix personnes ont été formées. Elles auront comme rôle de former d’autres jeunes. Au-delà de la formation, les jeunes ont bénéficié de l’accompagnement de certaines entreprises. Ils ont été coachés sur le terrain à travers des chantiers-écoles. « Aujourd’hui, nous pouvons dire que ces jeunes sont suffisamment outillés et qu’ils ont la main pour accompagner les entreprises« , s’est félicité le chargé du suivi et évaluation à l’ONG Le Partenariat.
A en croire M. Gomis, au-delà du bilan, l’événement vise à structurer durablement la filière. » Il permet aux établissements de formation de partager leurs expériences et de tirer les leçons de cette initiative. Les artisans sont regroupés par corps de métier pour créer un réseau local des professionnels de l’éco-construction, véritable levier d’emploi et de compétitivité« , a-t-il indiqué. Pour assurer la continuité, la coordination et la montée en puissance de la dynamique enclenchée, un comité local de suivi et de concertation a été mis en place. Il rassemble les établissements de formation, les entreprises et les collectivités locales. » Le projet “Maadi Bakkeere Fuuta” a démontré qu’il est possible d’allier formation de qualité, innovation technique et insertion économique locale. Il contribue à renforcer et à stimuler l’entrepreneuriat des jeunes, à offrir aux communes une alternative durable pour les constructions sociales« , a ajouté Sébastien Meunte Gomis.
Au nom du conseil départemental, Abdoul Aziz Ndiathie a remercié les partenaires pour la réussite de ce projet. » Il est venu à son heure et il constitue une belle opportunité pour les collectivités territoriales. Notre souhait est que les maires des 22 communes du département s’intéressent à ce nouveau concept. Il cadre bien avec notre environnement, dans un contexte mondial de changement climatique« , a insisté le secrétaire général du Conseil départemental.
Mamadou THIAM (Correspondant)