Le Sénégal fait face à une situation météorologique potentiellement dangereuse en raison du passage de la tempête tropicale Erin, qui évolue actuellement dans l’Atlantique. Abdoulaye Diouf, chef du service prévision et réduction des risques à l’ANACIM, a apporté des éclairages sur l’évolution du phénomène et les mesures prises pour protéger la population.
« La situation actuelle découle du passage d’une dépression tropicale qui, après avoir traversé l’Afrique de l’Ouest, s’est intensifiée en tempête tropicale », explique Abdoulaye Diouf. Selon lui, les perturbations météorologiques prennent souvent naissance sous forme d’ondes pluvieuses au niveau du Tchad et du Niger avant de traverser toute l’Afrique de l’Ouest.
« Une fois qu’elles atteignent l’Océan Atlantique, elles trouvent les conditions nécessaires pour se transformer en dépression tropicale, puis en tempête tropicale, avant de devenir un cyclone ou un ouragan », poursuit-il. Bien que le Sénégal ne soit pas directement concerné par la tempête, des conséquences indirectes peuvent affecter ses côtes. « Après avoir frappé les îles du Cap-Vert, la dépression peut générer des fortes précipitations, des vents violents et une houle qui peut atteindre nos côtes », informe Abdoulaye Diouf.
L’ANACIM suit de près l’évolution de la tempête, avec un service de veille météorologique 24h/24 qui détecte les phénomènes à fort impact. « Nous pouvons détecter ce phénomène plusieurs jours, de 15 jours à un mois, avant son arrivée, et nous affinons continuellement nos prévisions pour alerter les populations à temps », précise le responsable.
L’intervention intégrale d’Abdoulaye Diouf
Une préparation face aux phénomènes cycloniques
Le Sénégal est bien préparé pour faire face à de tels phénomènes, grâce à des plans de secours et des mesures anticipatoires mises en place par le gouvernement. « Les autorités mettent en place des actions de prévention pour que les populations puissent se préparer à temps. Si des dégâts sont causés, des actions de réponse, y compris des aides humanitaires, seront rapidement déployées », assure Abdoulaye Diouf.
La tempête tropicale Erin, actuellement active dans l’Atlantique, est le cinquième phénomène cyclonique de la saison 2025. Erin évolue à l’ouest des îles du Cap-Vert, avec des vents soutenus de 60 à 110 km/h. Les prévisions indiquent que cette tempête pourrait s’intensifier pour devenir un ouragan dès le 14 août et potentiellement un ouragan majeur (catégorie 3 ou plus) vers le 16 août. « Nous suivons de près la trajectoire de cette tempête, qui pourrait se déplacer vers le nord sans toucher directement les Petites Antilles », précise Abdoulaye Diouf.
Le NHC (National Hurricane Center) a également identifié une zone de basse pression au large de la côte ouest-africaine, appelée « Invest 97L », avec un potentiel de formation de cyclone tropical. Ce phénomène, qui pourrait devenir la prochaine dépression ou tempête tropicale de la saison, se déplace actuellement en direction des îles du Cap-Vert.
Bien que le Sénégal ne soit pas directement concerné, sa proximité avec le Cap-Vert nécessite une vigilance accrue.
Le Sénégal, bien que généralement protégé des impacts directs des cyclones tropicaux, reste vulnérable aux phénomènes secondaires comme la houle et les fortes pluies. « Grâce à notre système de surveillance et de prévention, nous sommes en mesure de suivre ces phénomènes et d’alerter la population à temps pour éviter des pertes humaines et des dommages matériels », fait savoir Abdoulaye Diouf.
Cheikh Tidiane NDIAYE