L’Association Saloum Santé (SaS) a mené une vaste campagne médicale intitulée « Les Sourires du Saloum » à Médina Sabakh les 20 et 21 septembre 2025. Le rapport de ces journées, co-organisées par le Professeur Serigne Omar Sarr, révèle l’ampleur des besoins sanitaires dans la zone et formule des recommandations fortes, notamment l’érection d’un Centre de Santé dans cette commune située à la frontière avec la Gambie.
Apporter un souffle d’espoir et de soulagement aux populations, c’est ce que vise l’Association Saloum Sabakh. Ainsi, elle a organisé dans la commune de Médina Sabakh, campagne de consultations gratuite. L’analyse des données collectées à cette occasion a permis de tirer plusieurs conclusions sur l’état sanitaire de la zone.
Le document reçu jeudi, indique un manque de structures offrant des soins de haut niveau dans toute la commune de Médina Sabakh. Un problème causé, selon les spécialistes de santé par la proximité avec la Gambie.
La proximité avec la Gambie favorise, selon le document, un important flux migratoire des habitants de cette zone à la recherche de soins en territoire gambien. Ce qui influence « négativement » l’utilisation des services dans les structures sénégalaises.
13 postes de santé pour une population de 125 446 habitants
« La commune de Médina Sabakh compte 13 postes de santé avec une population de 125 446 habitants. Dans cette commune, on décompte aussi sept cases améliorées occupées par des infirmiers ou assistants infirmiers diplômés d’Etat dans leur majorité et deux structures privées dont un cabinet paramédical et un médical », a relevé de président de l’Association, El Hadji Ibrahima Niasse.
En plus, indique-t-il, l’utilisation des services de santé du Centre de Santé de Nioro du Rip est rendue plus difficile par le coût du transport et l’état des routes intérieures. Face à ces constats, l’association Saloum Santé insiste sur le nécessaire relèvement du niveau des prestations de soins et formule une demande pressante à l’État.
De plus, le document émet les recommandations stratégiques suivantes : Renforcer le dépistage des hépatites (AgHBs), VIH et HVC, avec un suivi médical régulier et la promotion de la vaccination contre l’hépatite B pour les personnes non infectées.
« Sur un total de 140 tests réalisés, 16 cas sont revenus positifs, tous à l’AgHBs (hépatite B), soit une prévalence de 13,3 %. Aucun cas positif n’a été enregistré pour le VIH ni pour l’hépatite C. Ces résultats indiquent une circulation active du virus de l’hépatite B dans la zone, justifiant des actions renforcées de sensibilisation, de dépistage, de vaccination et de prise en charge médicale », révèle le document.
1842 patients consultés
Il convient de noter que cette campagne a permis de prendre en charge un total de 1842 patients. La même source, précise que 561 hommes et 1281 femmes ont été consultés. Cette nette prédominance féminine traduit une disponibilité accrue des femmes pour les activités de santé communautaire.
« La forte proportion des cas d’asthénies diffuses est due à une très forte activité agricole durant cette période. Les troubles digestifs observés (hémorroïdes, ulcères) traduisent des habitudes alimentaires et un retard de prise en charge », renseigne le document.
En plus des consultations en médecine générale, pédiatrie, cardiologie et autres, de nombreux actes spécialisés ont été réalisés. Selon le rapport 132 enfants ont été circoncis. Plus de 2000 produits à savoir des médicaments essentiels etmultivitaminés, d’une valeur estimée à six millions de francs CFA, ont été distribués gratuitement.
Au-delà, 142 tests de dépistage de maladies ont été effectués. Trente-trois dépistages de cancer ont été réalisés et trois accouchements ont été assistés.
Djibril DIAO