La plateforme de concertation et de coordination transfrontalière de la riposte au Sida a tenu, le mercredi 1er octobre, sa revue annuelle à Ziguinchor. Cette rencontre, qui regroupe trois pays (Sénégal, Gambie et Guinée-Bissau) a permis d’échanger sur les défis liés au financement.
OUSSOUYE – Des acteurs de la santé, de la société civile et du milieu universitaire du Sénégal, de la Gambie et de la Guinée-Bissau se sont réunis au Cap Skirring pour discuter des programmes de lutte contre le Sida. Les responsables de la plateforme de concertation et de coordination transfrontalière de la riposte au Sida dénoncent un manque criant de financement.
Pour le Dr Safiétou Thiam, secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le Sida (Sénégal), cette rencontre se déroule dans un contexte de réforme de l’Onusida.
« C’est un nouveau tournant pour le monde du Sida, où les ressources pour la santé sont en train de baisser et celles destinées à la lutte contre le Sida n’y échapperont pas », a-t-elle déclaré.
Elle a exprimé ses craintes quant au futur modèle opérationnel de l’Onusida qui pourrait affecter le financement de la lutte contre le VIH. Mme Thiam a, en outre, invité les dirigeants des trois pays à financer davantage la riposte.
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Pour Baba Adjamé, représentant gambien de l’organisme de lutte contre le Sida, la rareté des ressources ne doit pas décourager les acteurs engagés dans la lutte contre cette pandémie. Bien que la situation sanitaire concernant le Sida soit jugée stable en Gambie. Il a insisté sur l’importance des plaidoyers à mener auprès des décideurs pour améliorer la prise en charge des personnes vivant avec le VIH/Sida.
Cette réunion de trois jours (du 1ᵉʳ au 3 octobre) permet aux experts de partager les bonnes pratiques en matière de prise en charge du Vih et de relever les difficultés rencontrées dans les trois pays.
Pour le Dr Safiétou Thiam, la rencontre constitue un cadre précieux pour les acteurs de la lutte contre le Sida, les médecins et les gestionnaires de programmes, afin d’apprendre les uns des autres, mais surtout d’optimiser et d’améliorer la gestion des patients.
De multiples facteurs, tels que le conflit armé ou encore la forte fréquentation touristique, accentuent la vulnérabilité au VIH dans certaines zones de la Casamance, de la Guinée-Bissau et de la Gambie.
Au Sénégal, rappelle-t-on, la prévalence du VIH est de 0,3 %. Mais les régions du Sud affichent des taux supérieurs à la moyenne nationale.
Jonas Souloubany BASSENE (Correspondant)