Le tribunal correctionnel de Dakar a examiné, ce lundi 14 avril 2025, en audience spéciale, le litige opposant le Groupement d’intérêt économique (GIE) des chauffeurs de taxis urbains du Sénégal aux sociétés de transport Yango, Yassir et Heetch. Les taximen réclament 500 millions de FCFA à ces multinationales, qu’ils accusent de concurrence déloyale, d’escroquerie et d’exercice illégal de la profession de transporteur.
Le GIE reproche en effet à Yango, Yassir et Heetch de proposer des services de transport urbain sans remplir les conditions exigées par la réglementation en vigueur. Selon leur représentant, Modou Seck, ces entreprises causent un préjudice considérable aux chauffeurs de taxis traditionnels. « Ces sociétés opèrent en toute illégalité et ne respectent aucune des obligations imposées aux transporteurs urbains », a-t-il affirmé.
Les avocats des plaignants se sont appuyés sur le nouveau décret de 2024, mis en place pour encadrer la concurrence et protéger le secteur des taxis contre l’exploitation illégale. « Ce sont des entreprises venues de nulle part qui imposent un système hors cadre légal. Le nouveau texte exige notamment que tout véhicule effectuant du transport de type Yango affiche la mention VTC, afin de permettre aux agents de contrôle de faire leur travail. Pourquoi vouloir tuer une activité qui fait vivre des milliers de familles ? », a plaidé Me Ibrahima Mbengue.
Mme Amy Touré, représentante de Yassir, a reconnu que l’entreprise enregistre au moins 2000 commandes par jour. Sur cette base, Me Aliou Sawaré a réévalué le préjudice à 500 millions de FCFA, contre 100 millions réclamés initialement.
Le parquet a requis l’application de la loi.
Les avocats de la défense ont, quant à eux, demandé le rejet de la plainte et que le GIE soit débouté.
Le jugement est attendu pour le 23 juillet 2025.
Fatou SY