Le développement communautaire est un concept ancien au Sénégal, solidement ancré depuis les premières années des indépendances. Mamadou Dia et Léopold Sédar Senghor avaient compris qu’aucun développement national ne pouvait se construire sans l’épanouissement des communautés locales.
Leur vision reposait sur l’idée que la croissance économique et le progrès social commencent par la reconnaissance de la dignité et du potentiel de chaque territoire.
Les décennies suivantes ont toutefois été marquées par l’accentuation des déséquilibres territoriaux et un exode rural massif. En quittant leurs terroirs pour rejoindre des villes déjà saturées, beaucoup de jeunes ont été contraints de s’insérer dans des économies urbaines informelles et précaires. Les femmes, principales actrices économiques des collectivités locales, ont également vu leurs rôles et leurs initiatives fragilisés par l’éloignement des bases productives et le manque d’opportunités à proximité. Les zones rurales, quant à elles, ont vu se distendre leurs dynamiques productives et sociales.
Il en a résulté une fragmentation des terroirs où les opportunités et les services essentiels demeurent trop concentrés dans les mêmes espaces. Les politiques publiques ne peuvent continuer à ignorer cette réalité.
Le Sénégal a donc engagé une refondation profonde de son modèle de développement.
La Vision Sénégal 2050, incarnée par l’Agenda national d’un Sénégal souverain, juste et prospère, érige l’équité en principe directeur de l’action publique. L’avenir du pays se construit désormais autour d’un objectif clair, qui est de garantir à chaque citoyenne et à chaque citoyen la possibilité de vivre dignement là où il se trouve, d’accéder aux mêmes droits fondamentaux et de bénéficier des mêmes opportunités d’émancipation. Ce choix marque une rupture assumée avec des approches trop centralisées, descendantes et uniformes.
Cette transformation exige de considérer les territoires comme des acteurs essentiels du changement. Les conditions de vie se décident dans la proximité, dans la relation directe entre l’État, les collectivités territoriales, les organisations communautaires et les familles.
La vulnérabilité persiste lorsque les services sont éloignés, lorsque les infrastructures manquent, lorsque les enfants ne peuvent pas apprendre dans de bonnes conditions ou lorsque les ménages ne sont pas protégés contre les risques économiques ou climatiques. La justice sociale commence donc par la justice territoriale.
L’évolution rapide du monde impose également de nouveaux défis. De nombreux métiers se transforment sous l’effet du progrès technologique. La formation, la professionnalisation et la valorisation des savoir-faire deviennent des conditions indispensables pour permettre à la jeunesse d’accéder à une autonomie pleine et durable. Cela concerne les jeunes comme les femmes, souvent confrontées à des contraintes spécifiques d’accès aux opportunités économiques.
Les politiques publiques doivent désormais donner les moyens de produire sur place, d’entreprendre dans les territoires, de créer de la richesse locale et d’y maintenir l’emploi.
C’est dans ce contexte que la Direction générale du Développement communautaire et de la Promotion de l’Équité s’affirme comme un acteur central de la transformation sociale du Sénégal. Elle porte une dynamique nouvelle qui consiste à replacer l’humain, les besoins essentiels et la cohésion territoriale au cœur de l’action du Ministère de la Famille, de l’Action sociale et des Solidarités. Elle structure l’intervention publique en renforçant la planification, le pilotage et l’évaluation dans les territoires.
Elle impulse une coordination élargie de tous les acteurs concernés afin que l’efficacité collective remplace la dispersion des efforts. Elle agit pour une meilleure protection des ménages, pour une prise en charge efficace des urgences sociales, pour un meilleur accès aux services de base et pour l’inclusion active des populations vulnérables, en particulier les femmes et les jeunes, dans la dynamique de développement.
La Direction générale du Développement communautaire et de la Promotion de l’Équité incarne ainsi l’ambition nationale de ne laisser aucun territoire en marge. Elle engage la construction d’une offre sociale plus lisible, plus rationnelle et plus juste. Elle œuvre pour la cohérence des interventions à tous les niveaux de gouvernance et pour l’instauration d’un système social performant qui donne à chacun ce dont il a réellement besoin pour se projeter dans l’avenir.
Sous le leadership constant et déterminé de la Ministre Maimouna Dièye, et dans l’élan réformateur porté par le Président de la République, Son Excellence Bassirou Diomaye Faye, et le Premier Ministre Ousmane Sonko, elle devient le moteur de la territorialisation des politiques publiques. Elle contribue à faire de l’équité non pas un slogan, mais une réalité vécue, éprouvée dans le quotidien des familles et perceptible dans l’espérance retrouvée des communautés.
Le chantier engagé est exigeant. Il requiert cohérence, rigueur et constance. Il impose un changement systémique pour obtenir des résultats différents, soutenir la société dans sa capacité à créer elle-même son avenir et restaurer le lien de confiance entre les citoyens et l’État. Mais jamais le Sénégal n’a été aussi proche de réaliser cette vision d’un développement fondé sur la proximité, la justice et la dignité. Un Sénégal souverain, juste et prospère ne pourra émerger que si chaque territoire devient un espace où l’on vit mieux et où chacun se sait compté. Et c’est précisément ce que la Direction générale du Développement communautaire et de la Promotion de l’Équité s’emploie à concrétiser au quotidien.
Par Aasiya Gaye Diop
Directrice Générale Développement Communautaire et Promotion de l’Equité


