Le Maroc vient d’entrer dans l’histoire du football. Pas celle des grandes épopées, non, mais celle des carnages statistiques. Seize à zéro. On appelle ça une victoire, mais c’est surtout un massacre. À ce niveau, le football n’est plus un sport, c’est une boucherie réglementée par la Fifa. Les jeunes Marocains ont fait de la surface de réparation calédonienne un champ de tir.
Le gardien, pauvre âme, a dû voir plus de ballons passer que de jours heureux. On imagine la détresse du commentateur local : « Et encore un… et encore un autre… » jusqu’à ce que le silence devienne plus humain. La Nouvelle-Calédonie reste fidèle à sa réputation paradisiaque. Ses joueurs, fidèles à l’esprit du lagon, ont préféré la plongée libre à la défense collective.
À force de s’entraîner sous l’eau, ils ont oublié les lois de la gravité et celles du marquage. Mais, rendons justice au Maroc, il fallait le faire. On n’humilie pas un adversaire, on le pulvérise avec élégance. Seize buts, un record et un soupçon de cruauté. La Coupe du monde U17 a trouvé son match référence : celui où les Calédoniens ont vraiment touché le fond.
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