Au moment où est célébré en grandes pompes le cessez-le feu à Gaza avec un Sommet international dans la ville égyptienne de Charm el-Cheikh de par la présence de dizaines de dirigeants internationaux dont le président Américain Donald Trump et le secrétaire général de l’Onu Antonio Guterres, un grand coup a été porté au maintien de la paix dans le monde. L’Organisation des Nations unies a ainsi annoncé que le nombre de Casques bleus allait être réduit de 25 %-soit 13.000 à 14.000 soldats et policiers-dans les prochains mois. C’est dire que les Opérations de maintien de la paix (Omp) censées apporter comme son nom l’indique l’apaisement dans des zones en conflits risquent de perdre tout son sens. Ces Omp ont été ainsi une chance dans beaucoup de parties du monde qui ont connu en permanence des moments de belligérance. Selon la division des opérations de maintien de la paix de l’Onu, une Omp est une action entreprise pour préserver une paix aussi fragile soit elle quand les combats ont cessé et pour aider à la mise en œuvre des accords conclus par ceux qui sont chargés de rétablir la paix.
De leur première mise à œuvre en novembre 1956 avec la Force d’urgence des Nations unies 1 (Funu) avec comme mission l’observation du cessez le feu dans la guerre de Suez qui a opposé l’Egypte d’une part à Israël, la France et la Grande Bretagne, les Opérations de maintien de la paix sont devenues légions dans presque toutes les régions du monde surtout en Afrique. Aujourd’hui au nombre d’onze, les opérations de maintien de la paix des Nations unies ont cinq qui se trouvent en Afrique : la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), la Mission des Nations unies au Soudan du sud, la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abiyé (Fisnua), la Mission de l’organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca). Cette dernière est d’ailleurs la plus grande Opération de maintien de la paix des Nations unies en termes d’effectifs dans le monde avec un total de personnels civils et militaires de 18782. « Nous n’avons pas d’autre choix que de mettre en œuvre ces réductions, dues au non-paiement d’une partie des contributions par certains États », a justifié dernièrement le responsable de ces Opérations au niveau des Nations unies, Jean-Pierre Lacroix. Cette baisse d’un quart du nombre des Casques bleus devrait affecter 9 des 11 missions onusiennes de maintien de la paix sur la planète. Ainsi comme il était pressenti et prévu, la nouvelle administration américaine a admonesté des coups de boutoir au multilatéralisme comme nous l’écrivions dans notre chronique datée du 20 février 2025. En plus d’accueillir le siège de la plus symbolique et emblématique organisation multilatérale qui est l’Organisation des Nations unies, l’Amérique en est le premier acteur et bailleurs avec environ 10 milliards de dollars (environ 5.000 milliards de FCfa) de cotisation annuelle qui constitue 20 % du budget de l’organisation. « La communauté internationale est divisée (…) en conséquence l’intérêt des réponses collectives aux crises recule. Le rôle des Opérations de maintien de la paix est pourtant indispensable. Elles représentent la différence entre la vie et la mort pour des centaines de millions de civils », a précisé Jean-Pierre Lacroix. Donc c’est dire que ces failles décisionnelles risquent de donner des faiblesses opérationnelles dans le maintien de la paix dans le monde…
oumar.ndiaye@lesoleil.sn