Le Sénégal va-t-il finalement accepter de restructurer ? Rien n’est moins sûr. Pour le moment, l’option choisie semble être « une gestion active de la dette ». En quoi consiste-t-elle ? La gestion active de la dette est une approche dynamique et proactive pour gérer les emprunts afin de réduire les coûts et les risques. Elle implique des stratégies telles que la renégociation des taux d’intérêt, le remboursement anticipé des prêts, et la gestion de la trésorerie et des flux de financement.
La gestion active de la dette ne signifie pas que le pays se substitue aux exigences des partenaires financiers. Mais de se donner l’opportunité de disposer d’une marge budgétaire à travers un ciblage du poids de la dette. Dans une de ses sorties, le ministre sénégalais des finances et du budget indiquait que la gestion de la dette permet « de libérer des espaces qui seront profitables au Sénégal afin de procéder à des financements dans des secteurs prioritaires ». Mieux, cette approche permet de maintenir la confiance pour une coopération durable. La gestion active de la dette repose sur plusieurs options. Il peut s’agir d’une négociation des taux d’intérêt et les marges bancaires pour réduire le coût financier global de l’endettement ou d’un remboursement anticipé en utilisant les flux de trésorerie excédentaires pour rembourser des emprunts existants, ce qui peut réduire les coûts d’intérêts et le risque.
À terme, une gestion active de la dette permet de diminuer le coût financier de l’endettement grâce à des renégociations et des optimisations, de minimiser les risques en réduisant l’exposition aux risques liés au marché et aux fluctuations des taux d’intérêt. La gestion active de la dette permet d’optimiser le financement, en atteignant une composition de portefeuille de dette qui reflète les objectifs de coût et de risque à moyen terme. Autre objectif non moins important, c’est le fait que la gestion active de la dette permet de garantir la liquidité, en s’assurant de la disponibilité des fonds nécessaires pour faire face aux obligations financières.
Dans un contexte marqué par des échanges interminables avec le Fonds monétaire international (Fmi), le Sénégal semble avoir pris l’option de la gestion active de sa dette. La stratégie de gestion de la dette à moyen terme 2026-2028 qui vise à optimiser le coût et le risque d’endettement du Sénégal semble aller dans ce sens. Elle vise à équilibrer les besoins de financement avec la soutenabilité budgétaire et à diversifier les sources de financement, notamment en mobilisant des ressources internes et en s’engageant dans des outils d’ingénierie financière. Entre une restructuration de la dette et une gestion active, la dernière option semble prévaloir.
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