Monsieur le président de la République,
Permettez-moi de porter à votre haute attention une préoccupation majeure qui habite, aujourd’hui, le cœur de toute la population du Dandé Maayo.
Force est de constater que les régimes qui se sont succédé avant le vôtre ont conjugué à l’oubli les doléances des habitants du Dandé Maayo dont je fais partie. En effet, au Sénégal, toutes les parties du pays ont connu des réformes, de l’émergence, du développement et de l’amélioration de leurs conditions de vies, notamment à travers des constructions d’infrastructures, entre autres, sauf le nord du Sénégal et en particulier le Dandé Maayo qui, jusqu’à ce jour, vit son temps colonial.
Monsieur le Président,
Vos promesses depuis votre statut d’opposant jusqu’au chef d’État, bien que porteuses d’espoir pour nous qui avons cru en vous et qui continuons d’y croire, suscitent une vive inquiétude et un profond sentiment de peur d’être abandonnés. Nous redoutons d’être, une fois de plus, laissés pour compte. Je me demande et on se demande à quand le chapitre des actions pour le Dandé Maayo qui rêve de pousser un ouf de soulagement ?
Monsieur le Président,
Régler la situation du Dandé Maayo, c’est redresser l’économie du nord du Sénégal, car ici, nous cultivons ce que nous mangeons et mangeons ce que nous cultivons dans ce pays. Mais, exporter ces produits reste malheureusement un énorme défi pour notre zone qui manque de tout et surtout de bonnes routes. L’impraticabilité de nos routes est un réel obstacle pour nous qui cultivons la terre, mais qui, malheureusement, voyons nos rendements pourrir par faute de ne pas être capable de rallier l’autre bout.
Monsieur le Président,
Au moment où d’autres réclament des hôpitaux, des universités, le prolongement de la ligne du Ter, des Brt, le Dandé Maayo, lui, ne veut que sa route soit bitumée. Ignorer cette doléance serait une iniquité inénarrable, contraire aux principes d’équité et de justice sociale qui fondent la République.
Ces hommes et ces femmes, aujourd’hui debout pour la réalisation de ce rêve qui leur tient à cœur, ont consacré depuis leur temps à vous aimer, à vous défendre, à vous soutenir et à vous porter au pouvoir, comme des milliers de Sénégalais partout dans les coins et recoins du pays.
Monsieur le Président,
Le Dandé Maayo nourrit la région de Matam et celles voisines avec abnégation, souvent dans des conditions difficiles, parce que trop reculé, avec pour seule richesse : se donner au bout de ses forces et sa foi au Sénégal que nous aimons. Oublier encore le Dandé Maayo qui, depuis belle lurette, est et reste toujours d’être le grenier agricole du Sénégal reviendrait à nier une part essentielle de notre souveraineté alimentaire.
L’État sénégalais repose sur des valeurs de justice, d’égalité et de reconnaissance du mérite. Il serait donc juste et moral que les retombées des futurs décrets bénéficient également aux habitants du Dandé Maayo, au nom du Sénégal pour tous et au nom du gouvernement au service de tous.
Monsieur le Président,
Vous avez, plus d’une fois, montré votre attachement au Fouta, à la région de Matam. Nous plaçons donc notre espoir sur votre sens élevé de la justice et de la reconnaissance, afin que les décrets attendus prennent en compte, de manière équitable, le Dandé Maayo. Ce geste serait non seulement un acte de justice sociale, mais aussi un hommage rendu à tous ceux qui habitent le Dandé Maayo et qui, malgré ignorés et oubliés par les anciens régimes, restent forts, solides et résilients, attendant qu’un miracle tombe du ciel.
Dans l’attente confiante de cette décision pleine d’humanité et d’équité, veuillez recevoir, Excellence, l’expression de notre profond respect et de notre loyale considération.
Par Oumar Al Foutiyou GAYE alias GAYE EL PRÉSY
Artiste, Poète-Slameur, Écrivain-Auteur d’ouvrages, Parolier, Conteur de vie et Porteur de voix


